Annales des Mines (1836, série 3, volume 10)
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RECHERCHES
voisin de la surface pour causer en se vidant l'éboulement de cette dernière. Mais si ce réservoir était si vaste et si voisin de la surface , si le massif de roche solide qui en formait en quelque sorte le couvercle était clans le Cas de se fendre très-fréquemment dans toute son épaisseur, si dans ce réservoir il s'exerçait une pression hydrostatique capable de faire monter les roches fondues jusqu'à la surface chaque fois qu'il se faisait une fente, si le liquide incandescent pouvait entrer dans -ce réservoir et en sortir, n'aurait-il pas été possible que ce même liquide, clans une de ses oscillations, eût commencé par soulever la surface elle-même,
et cette supposition ne serait- elle pas propre à rendre compte à la fois et de la forme tuméfiée du noyau de la gibbosité centrale de l'Etna , et de la formation du Val-del-Bove par voie d'éboulement? Cette même supposition, appliquée aux cratères-lacs de l'Eiffel , n'expliquerait-elle pas à la ibis comment des cirques d'effondrement ont pu se produire dans un terrain que des colonnes de matières fondues avaient traversé de toutes parts, et avoir lieu de préférence vers les points culminants de ce même terrain?
Déjà dans un autre mémoire j'ai essayé de montrer que la forme circulaire de la crête principale des montagnes de l'Oisans peut être expliquée par une supposition toute semblable (i ) Voyez Mémoires de la société d'histoire naturelle de
Paris, t. V, p. 15. Voyez aussi la seconde édition du même mémoire, Annales des mines, 30 série, t. V, p. et Mémoires pour servir à une description géologique de
la France, tome II, p. 375.
SUR LE MONT ETtiA.
3 Je suis également porté à. penser que l'origi6ri';
des crêtes circulaires que présente en si grand nombre la surface de la lune, et dans lesquellesM. Herschel croit avoir distingué les traces d'une stratification volcanique , crêtes dont.; j'ai signalé. .la ressemblance avec Certains groupes-Circulaires'de
nos montagnes terrestres,' pourrait aussi s'expliquer par quelque hypothèse analogue:6[1 Mais le :mémoire actuel sappiiquat speenmment à l'Etna , je ne pousserai pas us loin discussion que je ne pourrais terminer sans Me livrer à une longue digression sur tous les cirques d'une forme simple et régulière , auxquels un phénomène d'écroulement parait avoir donné la dernière main. Ce que j'ai dit ci-dessus me parait suffire pour montrer qu' en ce qui concerne le Val, del-Bove, l'hypothèse infiniment probable, qui attribue à un écroulement une grande partie du vide qu'il nous présente , conduit naturellement à examiner la question de savoir si les parois qui le circonscrivent ne présenteraient pas la trace d'un soulèvement préalable ; si les roches qui constituent les bords de l'espace écroulé se trouvent encore dans leur position originaire, ou bien si la saillie, que ces mêmes bords présentent an-dessus. des terrains qui les entourent extérieurement, ne. (1) Voyez la note jointe à la première édition de mon
mémoire sur les montagnes de l'Oisans dans le tome V des Mémoires de la société (l'histoire naturelle de Paris, p. 16. Voyez aussi une note que j'ai publiée dans les Annales des
sciences naturelles, t. XXII , p. 88 , sur les rapports qui existent entre le relief du sol de l'île de Ceylan , et celui de certaines masses de montagnes qu'on aperçoit sur la surface de la lune..