Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1836, série 3, volume 10)

AFFINAGE DU PLOMB ARGENTIFÈRE 4°4 est facile d'apprécier. Lorsqu'une industrie est répandue sur la surface entière d'un pays et est devenue Une branche importante d'activité pour ses habitants, cette industrie ne peut être anéantie subitement par une grande calamité ou par le développement rapide d'une industrie rivale à l'étranger. L'instinct public, excité par un intérêt puissant, suggère bientôt les mesures de couservation : beaucoup de, fabriques peuvent souffrir ou suspendre, leurs travaux , mais il reste toujours alors un centre d'activité , dans lequel se conservent les traditions industrielles, et duquel:part Pimptilsion', qui rétablit l'ancien état de choses, dès que le moment de crise est passé. Tel est le tableau qu'ont présenté les exploitations do plomb en Angleterre pendant la crise commerciale de 1828 à 1833. L'histoire de l'industrie du fer en France offre encore un exemple frappant de cette vérité. Lorsqu'en 1815 les anciennes relations commerciales eurent été rétablies en Europe, il se trouva que la fabrication du fer en Angleterre avait sur la fabrication française une supériorité

qui rendait toute concurrence impossible. L'indus-

trie française eût été anéantie sans les mesures d'urgence qui furent adoptées depuis cette époque, et celles-ci n'eussent certainement pas été prises

si elles n'eussent concerné un nombre considérable. d'usines liées intimement au progrès de notre ri-

chesse agricole. La France serait aujourd'hui privée d'une industrie qui produit annuellement une. valeur de io millions de francs, et elle n'aurait eu aucun moyen de se préserver des effets d'une révolution commerciale, qui lui aurait fait payer, en 1836 ,le fer étranger plus cher que celui qui lui a été fourni par ses propres usines.

PAR 'CRISTALLISATION.

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Malheureusement la France n'a point été: aussi

heureuse en ce qui concerne la fabrication du plomb, qui semble dy avoir jamais .eu une importance comparable à celle du fer. Plusieurs exploitations, autrefois très-productives, ont été abandonnées par diverses causes ,autres que l'épuise-

ment des gîtes et n'ont point été depuis lors remises en activité. La baisse extraordinaire de 1829 et des années suivantes à ,anéanti toutes les exploitations qui avaient survécu aux crises précé-

dentes, mais qui ne tiraient pas de l'argent leurs principaux bénéfices ; si même l'industrie du plomb n'a point complétement disparu du territoire français pendant cette malheureuse période, il faut en rendre grâce au talent et à la persévérance des directeurs et des propriétaires des usines qui ont subsisté. Aujourd'hui les circonstances sont redevenues aussi favorables qu'elles l'ont jamais été : la valeur

des plombs est à peu près rétablie aux anciens cours et il est probable que les fabricants espagnols; avertis par une baisse immodérée dont ils ont été eux-mêmes les victimes , s'entendront comme ils le font depuis trois ans, pour prévenir le retour d'une nouvelle dépréciation de prix (i). H est donc temps que les capitalistes français, (1) Cette dépréciation ne serait imminente que dans le cas où les fabricants anglais tenteraient, à la faveur des prix actuels, de se présenter de nouveau sur les marchés qui sont acquis, depuis 1832, aux fabricants espagnols. Il est probable que cette faute ne sera pas commise ; car la superiorité de la fabrication étant du côté des Espagnols, la baisse serait toujours en définitive funeste à la fabrication anglaise.