Annales des Mines (1836, série 3, volume 10)
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TRANSPORT INTÉRIEUR
En mettant de côté ces deux exemples, le chiffre du traînage par hommes dans les mines hautes varie de 400 à 800. A la minede Côte- Thiolière , où les chemins sont très-bien entretenus, c'est sur
ce dernier chiffre qu'on règle le nombre des
voyages des traîneurs quand les distances viennent
à changer, pourvu que les galeries soient de niveau. Comme ils ont souvent à parcourir des remontées de 13' , on ramène ces galeries au cas où elles seraient de niveau, en leur comptant une longueur triple, et sans tenir compte des pousseurs qui servent de renfort dans ces galeries.
Des brouetteurs. Les brouettes ne sont pas
employées maintenant dans les mines de la Loire. Mais, en 1828, 20 brouetteurs ont fait le service
de la mine Jamin à Rive-de-Gier. Chacun d'eux menait une charge de i oo kilogrammes à noo mètres de distance moyenne, et faisait 36 voyages, sans relais et sans rouler sur des plateaux. L'effet utile était ainsi de 720 kilogrammes transportés à kilomètre Ce travail, comparé à celui des traîneurs, qui faisaient ce service auparavant, donnait une économie d'un quart et s'effectuait plus rapidement. On allait se servir de plateaux et diviser la distance de 200 mètres en 3 relais, ce qui eût encore amé-
lioré ce transport, lorsqu'on prit le parti de remplacer les hommes par des chevaux. Pour n'avoir pas à revenir sur les brouettes en parlant des voies perfectionnées, je rappellerai qu'on a proposé de les faire marcher dans les mines sur un rail en fer posé de champ sur de petites
traverses. AVec un chemin de ce genre, un terrassier mène, dit-on, 3oo kilogrammes au lieu de Io°, et fait trois fois plus d'ouvrage que par la
DANS LES MINES DE HOUILLE.
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méthode ordinaire. Ce système, qui a dans tous les cas l'inconvénient de gêner le brouetteur dans sa marche, ne me parait pas devoir être préféré dans les mines. Outre que les dimensions à donner à la brouette pour porter 3oo kilogrammes de houille seraient embarrassantes dans la plupart des galeries , le chemin ne pourrait suivre le pied des tailles. Si on voulait disposer la roue de manière à ce qu'elle roulât sur le sol depuis la taille jusqu'au rail , on ne pourrait lui donner une charge triple, le sol présentant un chemin encore plus: difficile là qu'ailleurs.Cet inconvénient existe aussi, il est vrai, pour les chemins de fer, mais à un degré beaucoup moindre, parce que habituellement le chariot ne fait que porter les bennes qui arrivent des tailles, et parce que, d'ailleurs , les avantages d'une voie perfectionnée sont d'autant plus grands dans les mines qu'elle est destinée à des convois plus considérables. Il vaudrait donc mieux, ou établir un chemin de fer ordinaire à deux rails et y placer des chais, ou, si la galerie était trop étroite, faire rouler des brouettes sur des plateaux.
D'après ce qui précède, les brouettes donnent un effet utile supérieur à celui du traînage, et par suite elles conviennent mieux dans la .plupart des mines. Mais dans les mines de houille cet avantage est en général peu important, relative-
ment au déchet qui résulte du déchargement
forcé des brouettes au bas du puits, tandis qu'on peut élever une ou plusieurs bennes de traînage sans les décharger (i). (1) Le prix de la houille à la bouche d'un puits varie en général de i à 3, suivant qu'elle est menue ou grosse.