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RECHERCHES

SUR LE MONT ETNA.

Peut-être quelques personnes seront-elles surprises de la faiblesse des pentes inscrites dans les tableaux n° 2, 3 et 4, mais je dois faire remar-

presque partout, ou bien avec lesquelles l'imagination est ordinairement familiarisée.

quer que lorsqu'ii s'agit d'évaluer des pentes tous les observateurs , qui ne se servent pas d'instruments , subissent souvent à leur insu

les tableaux n" 2 et 3 montrent que si les talus par éboulement et par entraînement tendent à se

l'influence d'une illusion d'optique qui les leur fait

juger plus rapides qu'elles ne sont réellement ; illusion qui, par sa constance et son irrésistibilité,

peut être comparée à celle qui nous Lit paraître les disques du soleil et de la lune plus larges lorsqu'ils sont près de l'horizon que lorsqu'ils sont près du méridien. Afin de donner un moyen simple et usuel de combattre cette illusion, j'ai joint à ce mémoire, dans le tableau n° , la valeur nu-

mérique d'un grand nombre de pentes, dont les unes ou les autres se rencontrent habituellement rement stratifiés. Mais se borner à une pareille limite serait

rétrograder vers l'enfance de ce genre de connaissances. Stenon , en 1669 , était déjà beaucoup plus avancé. Il sa-

vait qu'un dépôt limoneux qui se dépose au fond de l'eau, s'y conduit comme un fluide, plus pesant que l'eau, et que de l'eau qui s'agite même très-faiblement sur un fond couvert de parcelles détachées, ne manque jamais

d'en combler à la longue toutes les inégalités; qu'il est rare qu'elle permette à des parcelles détachées de stationner longtemps sur un fond sensiblement incliné. On peut aujourd'hui vérifier sur les cartes marines que les dépôts formés par les rivières à leurs embouchures dans la mer, présentent des surfaces presque rigoureusement ho-

rizontales, et que même dans des mers profondes et où les eaux ont peu de mouvement, comme la mer Noire et la IVIéditerranéc , des inclinaisons de plus d'un demi-degré ne s'observent dans des surfaces ainsi formées que dans des

cas exceptionnels et très-rares. J'ai réuni sur cet objet d'assez nombreux documents, dont j'ai fait usage dans mes leçons de géologie, et que je publierai ultérieurement-

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Les données assez nombreuses contenues dans fixer entre des limites de 26 à 36° dans le premier cas, et inférieure à i o° dans le second, leurs pentes n'ont cependant rien de rigoureusement constant;

de manière qu'il n'y a pas de raison pour qu'un premier talus rechargé d'une nouvelle assise de matières incohérentes, reprenne une seconde fois la même pente et pour que l'épaisseur de la couche formée soit uniforme. Cette remarque jointe

à celle de la rectilignité habituelle des talus de l'une et de l'autre classe me paraît propre à faire bien apprécier tout ce que présente de remarquable funiformité d'épaisseur et l'exact parai, lélisme que conservent au milieu d'inflexions vallées et de pentes souvent rapides, les assises de matières fragmentaires qui se dessinent dans les. escarpements du Val-del-Bove.

Mais si les pentes de chacune des deux classes. de talus susmentionnées ne sont pas invariables,

elles ne sont cependant susceptibles de varier qu'entre des limites déterminées, et cette considération dispense d'entrer dans le détail nu-

mérique des inclinaisons, pour voir que la structure de la gibbosité centrale de l'Etna ne répond pas aux effets ordinaires de l'accumulation des matières incohérentes. Le fait que dans une certaine classe de circonstances la nature tend constamment à produire des pentes d'un certain ordre suffirait à lui seul pour faire soupçonner que

le noyau intérieur de la gibbosité centrale de