Annales des Mines (1836, série 3, volume 10)
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RECHERCHES
SUR LE MONT ETNA.
de lave, à cause de la plus grande mobilité des
dont il s'agit se sont formées, cette supposition impliquerait à elle seule celle d'un soulèvement
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molécules de l'eau; et la seconde c'est que la lave, au lieu de passer subitement comme l'eau d'une
liquidité parfaite à une rigidité complète, reste pendant un long intervalle de température dans un état mou et malléable, dans lequel elle forme un obstacle au mouvement des parties encore liquides , et dans lequel elle reçoit l'impression des efforts que les parties liquides exercent sur elle, à peu près comme la cire molle reçoit et conserve
l'empreinte des doigts. Cette dernière propriété fait qu'on lit les circonstances du mouvement de la lave dans les matières solides qu'elle laisse sur les pentes avec beaucoup plus de facilité qu'on ne
lirait celles du mouvement de l'eau dans les glaçons qu'elle aurait laissés sur la pente qu'elle aurait parcourue. Ainsi on voit de fait, et on s'explique en même
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postérieur. On ne peut donc arguer que les assises de laves
qui entrent dans la composition des flancs du Val- del -Bove n'aient pas coulé à l'air libre; de plus elles présentent des dimensions horizontales com-
parables à celles des plus grandes coulées vomies par les volcans actuels ; leur composition minéralogique est d'ailleurs presque identique avec celle des laves de l'Etna moderne; les lois déduites du tableau ci-dessus leur sont par conséquent applicables. On doit donc supposer que sur des pentes très-différentes les unes des autres, elles auraient
contracté des structures très-différentes aussi, et puisqu'on voit que celles de ces assises qui sont presque horizontales, celles dont l'inclinaison aug-
temps assez facilement, que la structure des roches, qu'un large fleuve de lave a laissées sur la surface
mente graduellement et celles même qui sont inclinées sur de grandes _étendues de 27., ont, en tous points, la même 'manière d'être, on est
du sol, carie, suivant une certaine loi, avec la pente de ce même sol; leur manière d'être est, pour ainsi dire, une fonction de la pente. Peut-être pourrait-on être tenté d'atténuer la
fondé à conclure que la différence qui existe dans leurs positions actuelles est la conséquence d'un mouvement que les unes ou les autres ont éprouvé depuis l'époque de leur solidification.
valeur des termes de comparaison que nous offre
Il ne reste plus qu'a savoir quelles sont celles de ces assises qui ont changé de position, celles qui sont horizontales ou bien celles qui sont incli-
un tableau contenant 68 mesures de pentes de grandes coulées, en objectant que les assises de matières fondues qui entrent dans la composition du massif du Val-del-Bove pourraient s'être étendues. sous la mer; mais, d'une part, rien n'indique que ces assises aient pris naissance sous la nier, et, de l'autre, la production d'une -pareille objection nous dispenserait de continuer la discussion, car
la mer n'ayant pu séjourner à 3.000 mètres audessus de son niveau actuel pendant la période géologique récente durant laquelle les couches
nées. Or, le tableau que j'ai formé permet de résoudre immédiatement cette question.
En effet, ces assises, dont la manière d'être uniforme atteste qu'elles se sont toutes solidifiées sur des pentes sensiblement égales, ne se présentent
jamais sous la forme de cheires, et se réduisent encore moins à de simples couches de scories détachées. L'écorce scoriacée, qui forme la partie supé-
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