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RECHERCHES

549 cours des siècles, le jeu de la soupape de sûreté s'est trouvé dérangé? SUR LE MONT ETNA.

n'agrandisse en aucune manière le champ des idées géologiques, j'ai cru devoir mettre un soin particulier à constater la réalité de cet événement, parce que la possibilité d'un soulèvement, si généralement admise aujourd'hui pour les montagnes couvertes de restes marins, avait été révoquée en doute pour les montagnes formées de matières volcaniques. On pourrait en effet concevoir qu'une cheminée

volcanique, en ouvrant une issue aux causes de désordre qui s'agitent dans l'intérieur de notre globe, joue, par rapport au sol qu'elle traverse, le rôle d'une soupape de sûreté. Mais comment ne remarquerait-on pas en même temps, d'une part, qu'un sol crevassé -à mille reprises diverses par les éruptions volcaniques est nécessairement une des parties les moins solides de l'écorce terrestre, et, de l'autre, qu'un foyer volcanique nous laisse apercevoir un appareil mécanique doué d'une puissance véritablement incalculable? On a vu précédemment qu'il est démontré,

par les produits mêmes des éruptions, que le point de départ de la colonne de lave qui s'élève si souvent jusqu'à la cime de l'Etna , à plus de 3,3oo mètres de hauteur, se trouve au-dessous d'une

masse de roches primitives qui ne peut manquer de s'étendre beaucoup au-dessous du niveau des mers. Il est par suite aisé de calculer que la base de cette colonne liquide se trouve soumise à une pression hydrostatique de plus de mille atmosphères. Or, qui pourrait se flatter de connaître assez bien l'intérieur des abîmes volcaniques pour assu-

rer que cette pression hydrostatique ne trouve pas à s'y exercer sur une large surface, et qui oserait assigner la limite des effets qu'une pareille machine a pu produire, si, une seule fois dans le

q Wh Wh , a

En faisant même abstraction de ces dernières considérations, il est évident que la grandeur de l'effort qui aurait été nécessaire pour soulever à sa

hauteur actuelle le cône intérieur de l'Etna ne pourrait devenir un motif de rejeter ma supposition, que dans le cas où on ne pourrait citer dans des terrains également volcaniques des exemples d'efforts analogues. Or, comme je l'ai déjà rappelé,

le cône intérieur de l'Etna a des dimensions tout à fait comparables à celles des grands cônes des Andes, le Chimborazo, l'Antisana , le Cotopaxi, le Pichincha, qui, depuis les savantes recherches de M. de Humboldt et de M. Boussingault, peuvent être classés parmi les volcans les mieux con-

nus de la terre.

Si l'Etna s'élève à une hauteur absolue beaucoup moindre, cela tient non à ce qu'il est moins volumineux, mais à ce que la base du cône intérieur de l'Etna se trouve à peu près au niveau de la mer, tandis que celles des cônes volcaniques des Andes se trouvent à l.a hauteur du plateau qui porte la ville de Quito, ainsi que le montre le tableau suivant : Ville de Quito (au-dessus de la mer). 2,908m. 6,53o (au-dessus de Quito) Chimborazo. Antisana. Cotopaxi. Pichincha. Ville de Mexico. Popocatepetl. Pic d'Orizaba. Coffre de Perote.

5,833 5,753 4,853 2,277.

2,925. 2,845. 1,645

4,c).88

1,811.

5,400 (au-dess. de Mexico) 3,123.. 3,0/8. 5,205

Noyau intérieur de l'Etna ( pied du cône supérieur au-

dessus de la mer). 2,975.

Cette différence de gisement entre l'Etna et les