Annales des Mines (1837, série 3, volume 11)
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ACTION DE LA VAPEUR D'EAU
pérature ordinaire. Si l'on verse de l'eau froide sur du manganèse fondu à la forge, puis réduit en poudre, on voit se dégager immédiatement des petites bulles de gaz qui présentent l'odeur qui accompagne ordinairement l'hydrogène provenant de la décomposition de l'eau, en présence de l'acide sulfurique, par les métaux un peu carburés, comme le fer et le zinc du commerce. Mais si l'on chauffe, l'effervescence devient extrêmement vive, même bien au-dessous de l'ébulli-
tion de l'eau. Si l'on évite le contact de l'air et que l'on maintienne l'eau chaude jusqu'à ce qu'il n'y ait plus dégagement de gaz, alors le métal se change complétement en une poudre d'un gris jaunâtre, qui absorbe rapidement l'oxygène au contact de , en devenant d'un brun foncé. Cette difficulté de recueillir l'oxide produit, m'a empêché de décider si c'était un hydrate de protoxide ou d'un oxide supérieur. Ce qu'il y a de certain, c'est que le protoxide de manganèse fortement calciné, tel que celui que l'on obtient en chauffant dans un creuzet brasqué du peroxide de manganèse à 1500 pyrom., ne décompose pas l'eau à la température de
- mais si on
le chauffe dans un tube de porcelaine au milieu d'un courant de vapeur d'eau, alors on remarque un dégagement très-abondant de gaz hydrogène, et la matière devient d'un rouge foncé ; c'est évidemment de l'oxide rouge. Le manganèse devrait d'après cela être placé dans la deuxième section. Zinc.
Le zinc décompose facilement la vapeur d'eau à la chaleur rouge. Quand. on chauffe très-forte-
SUR LES MÉTAUX.
ment le tube de porcelaine qui renferme le métal, alors le zinc s'oxide à mesure qu'il se.volatilise, et les parois du tube se recouvrent de petits cris-
taux brillants, vitreux, de protoxide de zinc. Quand on chauffe moins, les gouttelettes de métal se recouvrent elles-mêmes de fort jolis petits cristaux d'oxide. Ces cristaux sont assez difficiles à déterminer au microscope, à cause de leur grande transparence ; ils sont tout à fait semblables à ceux que l'on rencontre quelquefois dans les fourneaux où l'on fond des galènes blendifères (1). Cadmium.
Quand on chauffe le cadmium métallique dans un courant de vapeur d'eau, le métal se volatilise à une température inférieure à celle à laquelle il peut décomposer l'eau ; mais, si l'on s'ar-
range de manière à ce que le métal en vapeur (1) On admet généralement que foxalate de zinc calciné en -vase clos donne un oxide particulier de zinc, un suboxide. J'ai cherché vainement à pré-parer ce suboxide par
çe moyen. De l'oxalate de zinc a été chauffé à la lampe dans
un tube fermé communiquant avec une cloche placée sur le mercure. Le gaz présentait la composition suivante Acide carbonique Oxide de carbone.
51,5 48,5 100
c'est-à-dire à peu près volumes égaux. Après calcination, la matière était- d'un blanc légèrement jaunâtre; elle n'a pas augmenté de poids par le grillage à l'air. Ainsi il est évident d'après cela que Foxalate de zinc ne donne pas par la calcination en vase clos du suboxide de zinc, mais bien du protoxide.
Tome XI, 1837.