Annales des Mines (1837, série 3, volume 11)
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TERRAINS VOLCANIQUES
DES ENVIRONS DE NAPLES.
les flancs de la Somma, puisque cette dernière
quefois même au pied. du Vésuve. Il est rare que la lave ne se fasse jour qu'en un seul point pres-
montagne est séparée de la première par une vallée circulaire de plus de troo mètres de profon-, deur; cependant le contraire a lieu les blocs
sont tellement rares sur le Vésuve qu'on ne les rencontre que par hasard, tandis qu'ils sont ré-
pandus avec profusion sur les pentes de la Somma.
Enfin si l'on trouve une certaine quantité de ces blocs à la surface, leur véritable gisement est au milieu des couches de tuf ponceux et surtout dans les couches inférieures. On peut du reste trèsfacilement expliquer leur présence sur le cônecentral par les considérations suivantes.
Les nappes de la Somma, qui ont été épanchées horizontalement, ainsi que je l'ai indiqué il y a seulement quelques pages, ont été recouvertes par le tuf ponceux déposé en couches régulières, lequel contenait, sous forme de galets, les blocs de calcaire, de roches anciennes et de roches amphigéniques. Lorsque la Somma a été soulevée , la portion de tuf qui existait au centre s'est éboulée clans la cavité cratériforme; il est donc naturel que le cône du Vésuve, qui doit son ori-
gine en partie au soulèvement du cratère de la
Somma ,. présente quelques blocs sur ses pentes.. On peut même- dire que l'existence de ces blocs vient ajouter une preuve à celles déjà indiquées
pour démontrer que le cône central du Vésuve ne peut être dû seulement à l'accumulation successive des laves, et qu'une autre cause doit avoir participé à son érection. Position des
bouches du
Vésuve.
Lasortie des laves a heu quelquefois par le cratère même , comme dans les éruptions de 1822 et 1823; mais fréquemment les bouches qui les déversent s'ouvrent sur les flancs et quel-
que toujours il se forme plusieurs, bouches qui vomissent successivement ou même à la fois des torrents enflammés. Ces différentes bouches sont
ordinairement placées en ligne droite, et fréquemment même elles sont reliées entre elles par une fente : lorsque la lave cesse d'affluer, elle se solidifie dans ces différentes ouvertures, qui constituent par leur ensemble un véritable filon. J'ai
déjà fait remarquer ce mode d'expansion de la lave à la surface pour les coulées de la Somma, où l'on voit les filons venir se terminer successi-
vement aux différentes couches qu'ils ont produites.
Les éruptions de 176o, de 1794 et du 28 août 1834, affectent cette disposition d'une manière très-prononcée
La première de ces éruptions s'est faite au
pied sud du Vésuve , au-dessous de la pente mar-
c[uée par la ligne de tuf : elle a eu lieu par 4 bouches situées dans une ligne N.-S., passant par le bord du cratère qui regarde Naples.
Les bouches de 1794 sont placées sur le versant ouest du Vésuve, exactement au commencement de la seconde pente, et par conséquent un peu plus élevées que celles de 1760 : ces bouches, au nombre de cinq, sont disposées suivant une ligne dont la direction E. 38° N., 0. 38° S. passe un peu au N. de l'arête circulaire du cratère. Ces cinq bouches comprennent une longueur de plus d'un mille ; les deux plus élevées sont recouvertes par des coulées modernes; la troisième, très-allongée dans le sens de la direction
particulière à cette éruption, est une véritable