Annales des Mines (1837, série 3, volume 11)
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TERRAINS VOLCANIQUES
fente le long de laquelle s'est élevé un bourrelet très-épais.
L'éruption du 28 août 1834 s'est d'abord fait jour sur le flanc est du cône , aux environ de Sa hauteur ; plusieurs petites bouches se sont enSuite ouvertes au, pied même du cône, dans, l'espèce de plaine qui le sépare 'des escarpements de la Somma , et que l'on désigne dans cette partie sous le nom de Canal dell' infémo ; ces différentes
bouches sont reliées par une traînée de laves qui paraissent être sorties d'une fente : l'ensemble de ces diffirentes ouvertures forme une ligne sensiblement droite qui court E. no° S., fti 200 N. Cette disposition remarquable s'est représentée dans plusieurs autres éruptions. La formation de plusieurs de ces petits cratères a été accompagnée de circonstances dont l'examen jette beaucoup de jour sur la manière dont s'est formé le cône centra]: les bouches produites en 1760 atteignent une hauteur assez considérable; la plus rapprochée du Vésuve s'élève
Formation des bouches de l'éruption de 176o.
d'environ 7o à So mètres au-dessus de la sur-; face du sol ; elle la forme d'un cône assez régulier, dont la pente est d'environ 24 à 26e, présentant sur le (levant, une vaste échancrure, par laquelle s'est déversée, la lave. L'arête supérieure est recouverte sur tout son pourtour par une couche de scories rougeâtres, dont les cavités sont remplies de fer oligiste cristallisé. Les
parois de l'échancrure et la portion de la coulée qui réunit cette première bouche et la secondé sont tapissées des mêmes scories. Les pentes sont recouvertes de fragments de laves ayant la texture et l'aspect des autres coulées : on n'y trouve que quelques scories tombées de l'arête supé-
DES ENVIRONS DE NAPLES.
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rieure ; mais il est évident que sa surface n'en a pas été couverte au moment de l'éruption. On y observe au contraire des blocs provenant d'éruptions antérieures reconnaissables à la grosseur des cristaux ainsi qu'a l'état un peu vitreux de la pâte.
La disposition du courant de lave fait en outre
présumer que la matière en fusion n'est sortie que par l'échancrure, et qu'elle ne s'est pas répandue sur la surface du cône à la manière dune nappe qui se déverse par-dessus les bords d'un bassin où
l'eau arrive sans cesse. La couleur foncée et la
structure scoriacée de la lave, qui -obstrue encore
le canal par lequel elle s'est écoulée,
suffisamment ; de plus, il n'est pas probable que la nappe , qui se serait déversée par-dessus les bords se fût arrêtée exactement sur la surface de ce petit cône ; elle aurait dû, au contraire, former une coulée sur tout son pourtour, laquelle serait venue ensuite se réunir à la coulée principale cependant on ne voit à la circonférence inférieure du cône que des laves provenant de coulées d'une autre époque. La forme abrupte et isolée de ce cône, qui s'élève sans présenter à sa base la diminution de pente nécessaire pour raccorder sa surface avec la pente naturelle du sol , est encore une preuve que cette élévation n'a point été formée par une matière visqueuse, comme celle des laves, qui se serait superposée en couches successives. Toutes ces circonstances, au contraire , sont conformes à
ce qui serait arrivé si le terrain, d'abord soulevé en forme de cloche par l'action des fluides élastiques qui se dégagent toujours avec une grande abondance au commencement des éruptions, s'é-
tait ensuite affaissé au centre, et qu'une large
dépression eût remplacé la calotte sphérique qui en formait la partie supérieure.