Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1837, série 3, volume 11)

400

TERRAINS VOLCANIQUES

La disposition de la bouche principale de l'éruption du 28 août i 834 se présente avec des circonstances entièrement analogues à celles que je viens d'in(Iiquer; mais elles sont encore plus Formation du faciles à saisir, parce que sa surface n'a éprouvé cônede 183+. aucune modification, et que la pente du Vésuve, sur /agnelle a eu lieu cette éruption , est complétement recouverte d'une cendre d'un gris clair produite par l'éruption de 1822 : on y distingue alors facilement, et même de loin , toutes les parties de la nouvelle lave.

La bouche supérieure du mois d'août 1834, ainsi que je viens de l'indiquer quelques lignes ci-dessus, a été ouverte sur la surface même du cône, aux deux tiers de la hauteur ; elle présente la forme d'un entonnoir portant une échancrure sur le devant. Un sillon noir, couvert de laves, indigue le chemin que la lave a parcouru ; ce sillon se compose de deux parties très-distinctes (P1. VIII, fig. 4): la lave ne s'est attachée qu'en très-peu de

points de la ligne c, qui occupe le centre de ce sillon sur toute sa longueur. Partout on voit le sot gris sur lequel la lave a coulé, et, loin d'avoir servi à augmenter l'épaisseur du cône, la lave en Coulant

a creusé un véritable ravin, et a plutôt détruit qu'édifié. A gauche et à droite de cette ligne médiane existent deux bandes parallèles c', , couvertes entièrement de laves, si ce n'est au point d, où sans doute, le sol étant plus élevé , la matière en fusion a été obligée de se séparer comme l'eau à la rencontre d'une île. Ces deux bandes ne sont autre chose que des bourrelets qui se sont formés sur les côtés, par la pression latérale de la lave; ils s'augmentaient à chaque instant des parties solidifiées que le courant ne pouvait plus entrai-

DES ENVIRONS DE NAPLES.

40 I

ner : c'est par une action semblable que la mer

pousse devant elle à chaque flot les galets et les fucus, qu'elle accumule sur ses bords en longues lignes saillantes parallèles au rivage. A la partie

inférieure du cône, à l'endroit où sa pente se raccorde avec le Piane , les bandes latérales de scories se réunissent, et on ne voit plus qu'une seule coulée qui se divise et se ramifie suivant les accidents du sol.

Les bourrelets de lave c', remontent bien un peu au delà de l'échancrure, mais la surface du petit cône n'en présente presque aucune trace, et sa couleur, uniformément grise, nous apprend qu'elle est complétement recouverte des mêmes cendres que l'éruption de 1822 a répandues sur les pentes E. et N. du Vésuve. Cette disposition prouve mieux qu'aucun raisonnement la formation de ce cône; comment sa surface pourrait-elle être couverte de cendres s'il

n'avait été entièrement édifié aux dépens des coulées antérieures qui ont été soulevées par l'action volcanique? La nouvelle éruption n'y a clone participé que par sa force d'expansion. Ce fait n'est point isolé , je viens d'indiquer que c'est à une action semblable que paraissent dues les bouches de 176o ; le mode que la nature a suivi pour la formation des cônes, de ces deux éruptions, me paraît avoir également présidé à l'érection du cône principal. L'éruption de i834 nous

fournit en outre une preuve directe du peu de matière qui s'accumule sur une pente aussi rapide

que celle du Vésuve, elle nous montre par conséquent l'impossibilité que ce cône ait été produit uniquement par l'accumulation de coulées successives de laves. Ce résultat était, du reste,