Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1837, série 3, volume 11)

TERRAINS. VOLCANIQUES

que l'on observe dans les escarpements du *l'ossoGrande, l'épaisseur des coulées de laves atteint rarement cinq mètres; cependant dans ces carrières, les laves se sont accumulées sur un sol horizontal. Manière de couler des laves.

Le mouvement des laves, quoique de même nature que celui de l'eau, présente cependant des différences essentielles qui résultent de leur vis-

cosité, et surtout de ce que toute la nappe ne possède pas la même fluidité. Les surfaces extérieures de la lave se solidifient bientôt, tandis que l'intérieur reste à l'état de fusion ; cette partie liquide est la seule qui possède le mouvement elle coule à l'abri de l'atmosphère, en entraînant et en chassant devant elle la lave solidifiée. Cette circonstance explique pourquoi le courant de lave ne forme pas une simple laine, mais une masse ayant une certaine épaisseur, et présentant des bords assez nets , de telle façon que la lisière d'une coulée semble un véritable mur. Outre cette disposition , la plupart des coulées présentent des bandes longitudinales assez parallèles entre elles; ces larges stries, saillantes sur la surface, sont les traces du mouvement de la lave, qui ne s'avance pas d'une seule pièce, mais par bandes parallèles. Le courant intérieur est alimenté par la lave qui s'échappe de la bouche du volcan ; et, suivant son abondance , la coulée s'étend sur une

plus grande longueur de la pente , ou même jusqu'à la plaine horizontale sur laquelle s'élève le Vésuve. Le mouvement cesse, ou par le défaut de pente, ou -par défaut, de matière ; la pente, sur laquelle le mouvement de la lave vient mourir, varie avec sa nature. On conçoit, en effet, qu'une lave pourra couler sur la même pente, où une autre encore chaude et liquide s'arrêtera. C'est

DES ENVIRONS DE NAPLES.

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seulement lorsque le courant ne peut vaincre la résistance du frottement sur le sol que la lave s'accumule sur une certaine épaisseur, et qu'elle acquiert, par un refroidissement lent, la structure basaltoide.

Quand les coulées s'arrêtent par suite du peu d'abondance de la matière vomie par le volcan, la lave s'amincit et se tiraille, dans tous les sens, comme une matière pâteuse que l'on étire. Dans ce cas, elle présente les caractères de scories, elle ne devient jamais lithoïde. L'intérieur des coulées possède une haute température, et reste même eu fusion longtemps après que la lave a cessé de couler. La longueur du refroidissement dépend en général de l'épaisseur de la couche de laves, et de quelques autres circonstances peu connues. La haute température et la fusion de la lave sont indiquées par la présence des fumarolles , c'est-à-dire par le dégagement des vapeurs de différentes natures qui s'échappent sous forme de fumée. Au Vésuve, ces

vapeurs paraissentse coniposer d'acide carbonique , d'eau, d'acide muriatique et de sel marin. On a indiqué souvent de l'hydrogène sulfuré mais on s'est assuré, par des essais réitérés, qu'il ne se dégageait pas de soufre; l'odeur piquante de l'acide muriatique le rend très-reconnaissable; en outre, les parties oit les fumarolles se

dégagent sont toujours couvertes de croûtes blanches de sel marin et d'efflorescences d'un jaune clair, que l'on prend assez généralement pour du soufre, et qui sont dues à un sous-munate de fer. A mesure que la lave se solidifie les fumarolles s'éteignent, leur présence est une indication certaine de l'épaisseur de la coulée; Tome X.1", 1837.

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Des fumarolles.