Annales des Mines (1837, série 3, volume 11)
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DANS LES USINES A FER.
COMBUSTIBLE EMPLOYÉ
Enfin la troisième essence qu'on rencontre
presque exclusivement dans le fond des vallées, 'forme plutôt de grands bouquets de bois épars et des bordures que de véritables forêts. Le sol de ces forêts est peu varié. C'est un terrain de grauwacke , ou un terrain de calcaire et de schiste de transition. Dans ces terrains , la végétation des arbres est admirable , et , si elle n'est pas contrariée par la dent meurtrière des troupeaux de race bovine et chevaline, et particulièrement
de bêtes à laine, on remarque que les hêtres et les chênes s'élancent rapidement et à la manière des peupliers. Dans les lieux où va paître le ,
et où ne va-t-il pas dans cette contrée,
ce n'est que lorsqu'il s'est formé un buisson fourré assez étendu pour que le milieu soit hors de son
atteinte, que, de ce point seulement, on voit un arbre s'élever et mettre bientôt sa tête à l'abri de l'insulte des animaux. Mais malheur à lui s'il
a cru sur la lisière d'un pâturage élevé et non
boisé , car il n'échappera pas à l'insulte du pasteur qui l'écorcera impitoyablement sur une hau. teur de O"',2 à o,3 pour le faire périr sur pied, et
gros pour être fendus et transportés facilement.
Le bois sur pied, employé à la carbonisation, est à un prix peu élevé sur les deux versants des
Pyrénées. En effet , les communes espagnoles vendent le bois de hêtre sur pied, aux maîtres charbonniers , à raison de ol',5o , la grande charge de charbon , composée de quatre sacs, contenant chacun ost., 146, et pesant, lorsque le charbon n'a pas été mouillé et est encore tiède, 3o1,62 ou 27L,7o, ce qui porte le poids du stère à 2 o ou 190 kilogrammes, suivant, d'ailleurs, que le char-
bon est plus ou moins mélangé de menu, ou que
le bois a trois ou douze mois de coupe. Ainsi, poids moyen, le sac pèserait 29k. 06 et le stère 200 kilogrammes.
D'après le produit en charbon d'une coupe de
.70 hectares , assez bien garnis d'arbres , faite en
1828, dans la forêt de hêtres d'Haïra (vallée de Baïgorry), il résulterait qu'un hectare aurait rendu , terme moyen, 95o sacs ou 237,50 grandes charges de mulet ou 138,70 stères, ou enfin 277,5o
conserver ainsi à son troupeau la plus grande
quintaux métriques de charbon. En rappro-
étendue possible de parcours. Au reste, Français ou Espagnols, riches ou pauvres , tous conspirent contre les forêts; les uns parce que, étant proprié-
on trouve que les communes espagnoles , propriétaires de bois, vendent la coupe d'un hectare de hêtres de haute futaie à raison de ci 8f.,5o, ou précisément le même prix que les propriétaires
taires de troupeaux, ils ne veulent que des pâturages, les autres, parce que, pour leur chauffage , pour faire quelques sacs de charbon, pour se procurer des planches, des rames et des cercles pour tamis, ils abattent des arbres dont ils
n'utilisent pas les troncs trop noueux et trop
chant ce résultat du prix 0f.,50 du bois sur pied
payent, par hectare et tous frais compris, les coupes de bois qu'ils achètent dans les forêts du versant français des Pyrénées. Le procédé de fabrication du charbon ne diffère point de celui généralement en usage dans