Annales des Mines (1837, série 3, volume 12)
Page : Image 135
Révision de 6 févr. 2015 21:12:22, edited by Anonymes
268
ÉTAT DE LA FABRICATION DU FER,
résultats économiques des plus importants, ainsi que nous allons le faire pour quelques-uns, dans ce
mémoire, et l'annoncer pour d'autres. La fabrication du fer en barres, du fer malléable et soudable ( si l'on en excepte le traitement direct des minerais pour en obtenir ce produit, et tel qu'il est pratiqué sur des minerais exceptionnels, en quelque sorte, dans les forges des Pyrénées (1) et de la Corse, etc.), résulte toujours de deux classes d'opérations fort distinctes , donnant deux produits différents, et qui ont l'un et l'autre des propriétés et des usages différents, ce_ ce sont fonte de fer et le fer malléable. et l'autre présentent respectivement de grandes différences dont il serait à désirer que les causes sussent mieux connues qu'elles ne le sont, parce qu'elles ont une grande influence sur leurs propriétés utiles, et par conséquent sur leurs usages, sur leurs prix, etc. Mais en prenant les choses comme elles sont, et en s'aidant de l'expérience , on peut espérer d'arriver à bien connaître -
ces produits, et à les obtenir avec les qualités qu'on y recherche. Si l'on considère le traitement des minerais de fer pour en obtenir de la fonte, on reconnaît d'abord
que le procédé, la manière d'opérer, les appareils ou fourneaux dont on se sert, sont les mêmes partout, aux dimensions près, qui encore ne varient (1) Nous ne nous eiroccuperons pas dans ce mémoire non pas que ces usines Soient sans importance, mais parce
que le procédé de fabrication qu'on y pratique, ex-Irêmement délicat de. sa nature pourrait ne pas se prêter aux modifications que nous indiquerons d'ailleurs M. l'ingénieur François travaille avec succès à y introduire divers perfectionnements, dont quelques-uns sont . déjà employés.
ET AVENIR DES FORGES.
269 pas beaucoup; il y a aussi quelques différences en raison de la puissance des machines soufflantes, le plus souvent en rapport avec l'élévation de ces hauts-fournea ux. Mais ce qu'il faut toujours distinguer, c'est l'espèce du combustible, végétal ou minéral, qu'on y consomme, et l'état clans lequel on le charge dans le fourneau, carbonisé ou dans son état naturel. Les dimensions des fourneaux , la quantité d'air
comprimé qu'on y lance, la masse du produit journalier qu'on obtient de chacun d'eux, tout cela varie avec l'espèce de combustible employé
et généralement les fourneaux où l'on brûle du coke ou de la houille sont les plus grands, et donnent le plus grand produit mensuel et annuel. On sait que le charbon de bois et le coke, représentant\ le combustible végétal et le combustible minéral, sont presque 'les seuls usités jusqu'ici. Les lignites, la tourbe, celle-ci en nature, n'ont été employées que pour essai, et leurs charbons, trop peu cohérents, ne peuvent guère brûler utilement dans les hauts-fourneaux à fer: Quel que soit l'état dans lequel on charge ces deux espèces de combustible clans les hauts-fourneaux, il existe toujours une différence notable Clans les propriétés du produit qu'on obtient de
chacun d'eux, même en fondant les mêmes minerais, et quoique l'aspect et le grain dans la cassure de la fonte soient les mêmes ; quand il s'agit de fontes destinées au moulage, celle qui est produite avec le coke, et par une allure d'ailleurs convenable et ménagée à cet effet est plus propre à être employée en seconde fusion ; et celle formée en présence du charbon de bois, plus convenable au moulage en première fusion.