Annales des Mines (1837, série 3, volume 12)
Page : Image 160
Révision de 3 févr. 2015 04:46:50, edited by Anonymes
318
ÉTAT DE LA FABBICATION DU FER,
ET AVENIR DES FORGES.
319
On était satisfait de la marche du fourneau qui produisait de bonne fonte de moulage; il dégageait au gueulard , et peu après le chargement, une grande quantité de gaz combustibles, auxquels on pouvait mettre le feu, et alors la flamme répandait une forte chaleur tout autour de l'orifice du kiurneau, sans être lumineuse, du moins pendant le jour. Le haut-fourneau de Masvaux ( Haut-Rhin) , à l'air chaud, et qui travaille en fonte de moulage pour seconde fusion , ayant été alimenté par du bois à demi-carbonisé , ce combustible ne donna
avait d'ailleurs, et eu égard aux frais accessoires, peu d'avantage pécuniaire , mais d'autres circonstances donnaient de l'importance à cette manière de procéder. Ces renseignements m'ont été communiqués
pas un bon résultat; on observa qu'il brûlait p;incipalement dans la partie supérieure du fourneau, et laissait l'ouvrage trop froid ; la fonte. était blanche , et l'allure mauvaise : on esaya d'ern'ployer le bois en nature en le mêlant avec le charbon ordinaire dans les Charges, et à volume égal ; la fonte fut très -grise , la marche du
qu'il le soit dans diverses usines de la HauteSaône, appartenant à Nt Gauthier. Il a été aban-
fourneau régulière, et le produit journalier ne
fut pas diminué. Trois mesures de bois ( en morceaux assez gros, mais sciés à 6 pouces de longueur, à peu près comme à Cierva') remplaçaient deux mesures de charbon; ce qui est plus avantageux que dans le fourneau précédent : est-ce à la projection de l'air chauffé qu'est dû ce résullat? C'est ce qu'on ne peut encore décider (1). Il y (1) Dans ce même fourneau ( ainsi que dans quelques autres ) on préfère le bois vert au bois sec ; on dit que c'est parce qu'il ne bride pas dans la partie supérieure du fourneau cela peut bien être, mais ne serait-ce pas aussi parce que le, bois vert donne généralement plus de charbon, et un charbon moins friable que le bois sec, ainsi qu'on l'a reconnu dans certaines localités, en opérant la carbonisation en meules?
sur les lieux par M. Gennot , directeur, à Masvaux, et M. Stellin de Bittchwiller. De l'emploi du bois desséché artificiellement.
Je n'ai presque rien à dire de ce procédé fort nouveau , et que je n'ai pas vu pratiquer, bien
donné par M. Duplessis, à Seveux. Il faut donc attendre encore pour admettre comme certaine, l'économie que l'on dit qu'il procure sur le bois consommé à l'état de char-
bon. Ce bois est desséché,. tantôt au moyen d'air préalablement échauffé , que l'on oblige à traverser des chambres où l'on a entassé le bois; tantôt directement avec les flammes du gueulard. il est ensuite chargé, mélangé avec du charbon dans les hauts-fourneaux, et même dans les feux d'affine.rie, à de certaines époques de l'opération. Les résultats de la mission actuelle de M. l'ingénieur Bineau nous donneront, sans doute, des notions exactes sur ces procédés, et motiveront le jugement qu'on en doit porter, tant sous le rap-
port des résultats métallurgiques que sur avantages définitifs.
ses
2° Du bois desséché,