Annales des Mines (1837, série 3, volume 12)
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ÉTAT DE LA FABRICATION DU FER,
en poussière, dans l'intérieur d'un fourneau. Nous pensons, du reste, que, pour la houille
comme pour le bois, qu'on emploie dans leur état nature], l'effet calorifique produit dans ouvrage, des fourneaux ne l'est, et ne peut l'être convenablement, que lorsque ces combustibles y arrivent carbonisés complétement , c'est-à-dire parfaitement dépouillés de tout composant volatil (1); et que l'avantage métallurgique qui résulte de cette manière d'opérer tient uniquement à ce que le coke formé à l'intérieur, et par la chaleur de la cuve (au lieu de l'être à l'extérieur, et dansdes circonstances moins favorables) se trouve en bien plus grande quantité que celle qui lui correspond , ou serait produite par le même poids de bouille qui a été chargée crue (2); de là , économie sur la houille consommée, suppression des frais de carbonisation et des appareils et fourneaux toujours embarrassants et coûteux, en raison de leur nombre. On voit par là que , quand la houille en nature Il s'agit des fourneaux élevés, et qui doivent prendre une haute tempéra tare, vers la tuyère ; car ni la houille crue, ni même un coke imparfaitement carbonisé, ne conviendraient dans un cubilot de 6 à 7 pieds de hauteur. On sait que le coke provenant des usines à gaz blanchit la fonte dans les cubilots, et qu'on ne peut en passer que de petites quantités avec de bon coke, si l'on veut conserver au métal sa couleur grise, sa douceur, etc. Toutefois la houille crue a bien réussi, et est employée depuis assez longtemps, en Silésie, pour fondre des de plomb. ( Voyez Nozweaztx procédés, etc., minerais pag. 102 .) En outre, il n'y a pas de ces déchets qui ont lieu dans les transports et les magasins , et qui sont énormes suies cokes niables; point d'humidité à vaporiser ; moitié moins de cendres à fondre, quand on remplace le
poids pour poids, par la houille.
coke,
ET AVENIR DES ,FORGES.
333 réussit bien dansles hauts-fourneaux, il doit y avoir,
en général, des avantages notables à l'employer. Résumons donc les conditions qui ont paru jusqu'ici devoirse trouver réunies dans une houille, pour assurer ce succès; ell es sont au nombre de trois
10 La houille ne doit pas être trop bitumineuse ou collante, ainsi qu'on vu précédemment : celle qui perd peu par la carbonisation, et qui donnerait un coke fritté, parait devoir être la plus convenable.
20 La houille en poussière ou en menu, ou
seulement en petits fragments 'd'une grosseur audessous de celle d'un oeuf, quelle que soit d'ailleurs sa nature, ne peut être employée crue, dans les hauts fourneaux le mélange de gros et de menu, ne convient pas davantage, et il faut séparer cette dernière sorte. Il arrive bien souvent que le prix de la houille en morceaux (1) est trop élevé pour qu'on puisse l'employer avec avantage dans les fourneaux , et
pour fabriquer de la fonte : c'est ce qui a lieu pour les usines des environs de Saint-Etienne celles de Vienne, de la Voulte et autres; car le
prix de la tonne de coke, fait avec du it en u, y est moins élevé que celui de la houille en morceaux dont on pourrait se servir. La fabrication du coke est d'ailleurs le meilleur moyen ( presque le seul) de tirer parti de la houille en poussière , lorsqu'elle est collante, sans être cependant de première qualité pour la forge. 11 en est autrement à Decazeville, et même au Creusot et à Alais, où le mélange de la houille crue et -en morceaux, dans les charges produit toujours une diminution ' dans le prix de revient de la fonte. (1) Pérat et Grèle , à Rive-de-Gier.