Annales des Mines (1837, série 3, volume 12)
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ÉTAT DE LA FABRICATION DU FER,
existant au moment de la sortie du gaz (i), et celle qui sera ou pourra être produite par une combustion complète et bien dirigée des gaz et vapeurs combustibles qu'elles contiennent, en forte
proportion ; malheureusement l'une et l'autre de ces sources de chaleur sont variables, et d'une ap-préciation très di flici le. Chaleur sensible ou thermométrique.
La chaleur entraînée, celle qui est sensible et que l'on pourrait évaluer par la température des gaz et vapeurs au sortir du gueulard, et en supposant que l'on pût mesurer la quantité de ceux-ci, présente de grandes différences, nonseulement d'un fourneau à un autre, mais encore dans les diverses circonstances de la marche d'un même fourneau. On conçoit, en effet, que la température conservée par ces résidus gazeux, dépendra, à la fois , et de l'énergie de la combustion intérieure et de la proportion de l'air introduit avec la masse à brûler, dans un temps donné; enfin, des occasions
de refroidissement qui se seront manifestées (2): Il faut considérer cette température 10 minutes, ou environ , après que le chargement a été fait, afin que l'humidité des minerais , et en partie celle des charbons, soit dégagée, et même que le premier effet de refroidissement soit passé ; il est vrai qu alors commence à s'établir. une combustion de gaz au gueulard, et que la température y augmente en raison de cela.
La température de ces gaz, au sortir de l'ouvrage
d'un haut-fourneau, est nécessairement la même que celle qui a lieu dans cet ,espace ; niais ils se refroidissent consi-
dérablement et progressivement, à mesure qu'ils rencontrent et traversent les charges qui remplissent la cuve; de sorte qu'après avoir touché les plus récentes, ils peuvent se trouver presque entièrement froids ; mais en se refroidissant, ils réchauffent celles-ci par leur contact, et cet effet est non-seulement utile, mais indispensable pour obtenir une très-haute température dans l'ouvrage.
ET AVENIR DES FORGES.
mais une autre cause de cette température, très-influente et mal connue dans son principe , résulte de ce que le combustible (ou une portion du moins) Des fourneaux le b"sbrûle à une hauteur plus ou moins grande, dans la ou tible brule trop cuve. Il y a des fourneaux qui montrent toujours, haut. ou du moins très-souvent, une forte chaleu r au gueulard; on dit alors gilde charbon y brûle trop haut(t), .et, dans ce cas, il arrive en même temps que l'ouvrage reste froid. On regarde généralement comme défectueuse, ou du moins comme peu économique, la marche des fourneaux oi l'on observe beaucoup
de chaleur au gueulard; celui-ci doit demeurer
sensiblement froid. On attribue ces différences à la forme intérieure du fourneau, lorsque d'ailleurs, on donne le vent en quantité et sous une pression convenables et déterminées par l'expérience. Il paraît aussi que certains combustibles brûlent plus haut ou plus bas , dans les hauts-fourneaux,
et donnent lieu, en raison de cela, à une température plus ou moins forte, dans les: parties supérieures de ces appareils. Les combustibles chargés à l'état naturel c'est-à-dire contenant beaucoup de gaz inflammables faciles à dégager, donnent toujours une grande chaleur au gueulard; mais il n'est pas certain alors, que cet effet provienne de ce que le combustible brûle trop haut ; car cela doit tenir, (1) J'ai visité plusieurs usines, où l'on m'a dit avoir été dans le cas, pendant une grande sécheresse de l'été dernier, de mouiller le charbon, avant de le charger dans les hauts-fourneaux, et cela pour l'empêcher de brûler trop près du gueulard : on a recours à cet expédient, principalement pour les charbons récemment préparés, et surtout pour ceux fabriqués pendant les grandes chaleurs; il senible qu'ils sont alors trop secs et trop aisément combustibles pour l'usage des grands fourneaux.
Tome XII, 1837.
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