Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1837, série 3, volume 12)

454

MOUVEMENT DE L'AIE

dans le puits de sortie de l'air, à une hauteur .assez grande, au-dessus du foyer, pour qu'il ne soit

pas exposé à,s'enflammer. Malgré cette précaution , la rupture d'une des portes qui isolent les deux courants, ou un dégagement -subit et imprévu d'une grande quantité d'hydrogène carboné, dans la partie des travaux regardée comme saine, peut occasionner des accidents. Dans d'autres mines, on a voulu échauffer l'air, en le faisant circuler autour d'un foyer, dont la combustion était alimentée par l'air extérieur, ou par un courant de vapeur, dérivé des chaudières d'une des machines, 'faisant le service de l'extraction , ou de l'épuisement. 11 est inutile de dire que, pour des effets équivalents, ces moyens doivent occasionner une dépense de combustible, beaucoup plus considérable

que les foyers ordinaires, convenablement construits, et traversés par le courant d'air lui-même. Ils exigent d'ailleurs, surtout le chauffage par la vapeur, des dispositions compliquées qui sont un nouveau motif, pour ne point en faire 'usage. Enfin, tous les moyens de ventilation qui ont

pour base l'échauffement de Pair, ont un vice capital , et qui devrait suffire pour -les faire rejeter complétement, dans le cas où l'on a à se préserver des dangers que 'fait naître la présence du gaz inflammable.

Dans le cas, en effet, où une explosion partielle a eu lieu, sur quelque point de la mine, la circulation de fair est tout à coup interrompue , et les travaux se remplissent, en totalité ou en très-grande partie , de fumée, et de gaz irrespirables , résidus de la combustion , qui as, phyxient les malheureux ouvriers, que l'explo-

DANS LES TUYAUX DE CONDUITE.

455

sion n'a point atteints. C'est un fait bien constaté et connu de tous les mineurs, que, dans des cas d'explosion, il périt incomparablement plus d'ou-

vriers par asphyxie, à la suite de l'explosion

que par l'explosion même. A la suite d'un pareil accident, il est donc de la plus haute importance, d'activer le courant d'air, pour expulser les gaz

irrespirables, et pénétrer rapidement dans la

mine, afin de secourir ceux qui s'y- trouvent. Or, si la mine est ventilée par un foyer d'airage, on se garde bien , dans le cas même où il est. possible d'arriver à ce foyer, d'activer la combustion; on craindrait avec raison de faire arriver une seconde explosion : on éteint plutôt tout à fait le foyer. Si fair est échauffé par kt vapeur ou par un foyer alimenté avec de extérieur, il n'est pas pos-

sible d'obtenir instantanément une température de l'air plus élevée, et par conséquent d'activer immédiatement la circulation. On voit donc l'avantage immense que présentent, dans cette circonstance , les machines soufflantes ou aspirantes établies au jour, surtout lorsque l'on peut dispo-

ser d'une force motrice suffisante, pour les faire fonctionner avec plus de vitesse. Avec le secours de ces machines, la circulation est immédiatement rendue plus rapide. Des ouvriers peuvent descendre dans la mine', par le puits d'entrée de l'air, sans crainte d'être asphyxiés, pour porter à ceux qui vivent encore les secours nécessaires, et rétablir les voies interceptées par les accidents, suite de l'explosion.

Le motif sur lequel nous insistons ici est d'une extrême gravité. Dans les mines du nord de l'Angleterre, qui sont d'ailleurs toutes ventilées par des foyers d'aérage, on est, quelquefois obligé