Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1837, série 3, volume 12)

MOUVEMENT DE L'AIR 458 considérable. Le n° 21 des mêmes comptes rendus

cenitient une note sur le dégagement de gaz qui avait lieu, dans la couche de houille de Latour (département de la Loire); sous une pression de plus de io mètres d'eau qui s'ajoutaient à la pression atmosphérique. Les témoignages recueillis par le comité d'enquête confirment tous le fait de l'influence de la.. pression atmosphérique, sur le

dégagement du gaz; on y trouve aussi un fait très-saillant sur un dégagement abondant qui avait lieu, sous une très-forte pression:

George Johnson rend compte d'un accident survenu dans la mine de Wilmington , en septembre 1831. Quatre hommes et quatre enfants furent tués , et sept ouvriers grièvement, blessés. Le gaz, qui s'enflamma , ne venait pas .de la couche alors exploitée et désignée par le nom de hiegli main coal seam , mais de la couche Bensham , située à une distance verticale de 38 fathorns , au-dessous de la première. On rencontra, dans la couche Bensham , à laquelle on était arrivé par un puits intérieur (a staple) foncé, à une petite distance du puits principal , un soufflard très-considérable, que l'on conduisit dans le courant d'air de la couche supérieure. L'énorme quantité de gaz fournie par ce soufflard, décida le directeur Johnson à suspendre les travaux entrepris dans la couche Bensham, et à les laisser s'inonder. Le niveau de l'eau s'élevait à 13 fathoms

eu-dessus de cette couche, dans le puits intérieur dont il a été parlé, lorsqu'une irruption de gaz traversa cette masse d'eau et occasionna l'accident. Johnson jugea alors convenable d'isoler

complétement la couche Bensham des travaux supérieurs; à cet effet, il couvrit le puits juté-

DANS LES TUYAUX DE CONDUITE.

459

rieur d'un chapeau en fer, auquel il adapta un

tuyau également en fer, de 3 pouces de diamètre, qui se prolonge dans le puits principal jusqu'audessus du sol , et qui conduit à la surface le gaz qui se dégagé. On allume, chaque nuit, ce jet de

gaz qui brûle avec une flamme brillante, haute d'un yard environ , et sert à éclairer les ouvriers occupés près de l'orifice du puits. Le jet de gaz a duré continuellement depuis 1831 jusqu'à 1835 ( époque de l'enquête), et l'on ne dit pas que l'abondance du gaz ait diminué; du reste , on n'a

point jaugé le volume sortant par le tuyau.

( Report on accidents in mines, p. 84 et 85.) Anthony . Whinsipp , wasteman ( ouvrier chargé de surveiller ce qui est relatif à la ven-

tilation), attaché aux mines de lord Durham

déclare que l'opinion générale des hommes de sa

profession, est que le gaz inflammable devient plus abondant dans les mines par le vent du sud (Report, etc., p. 34). M. Georges Stephenson confirme l'assertion d'Anthony Whinsipp , et ajoute que le vent de sud est toujours accompagné de l'abaissement du mercure , dans le baromètre. Il croit que presque tous les accidents dus aux explosions de gaz, sont arrivés, lorsque le baromètre était très-bas,

et pense qu'il serait utile de placer au fond de la mine , un bon et grand baromètre , qui serait consulté par les wastemen. Il rapporte qu'il a eu occasion d'observer plusieurs soufflards qui émettaient des quantités considérables de gaz, quand le baromètre était bas, et qui absorbaient au contraire l'air atmosphérique , lorsque le baromètre était- haut. Cette expérience a été faite, entre autres , sur un soufflard qui a duré dix ans.