Annales des Mines (1837, série 3, volume 12)
Page : Image 260
Révision de 6 févr. 2015 15:17:19, edited by Anonymes
5 18
ET AVENIR. DES FORGES.
ÙTAT DE 'LA: :FABRICATION DU FER,
2° Le réchauffage des massiaux , afin de les éti-
rer en barres. Cette opération se Lit habituellement, et sans trop d'inconvénients, en plaçant les pièces, au milieu de la houille embrasée , dans un
foyer à tuyère. Ce mode de réchauffage est le seul
praticable, lorsqu'on se sert des marteaux pour
cingler et étirer le fer; mais, lorsqu'on fait usage de cylindres, il convient d'avoir des fours à réverbère de chaufferie ,les seuls qui puissent aisément four-
nir tout le métal nécessaire à ces machines, qui débitent beaucoup plus que le marteau.
30 Enfin, le cinglage et retirage qui se font toujours au marteau, lorsqu'on suit, en son entier, le véritable procédé champenois. On croit
dans les forges de la Haute-Marne, que cette manière de comprimer le fer exerce une certaine influence sur sa qualité, et qu'elle est préférable, sous ce rapport, à celle des cylindres.
D'ailleurs, c'est toujours le marteau qui se
trouve en présence du feu d'affinerie converti en foyer de chaufferie , lorsqu'on a transformé une ancienne forge en une usine à la champenoise, et il importe beaucoup de l'utiliser, la faiblesse de la plupart des cours d'eau ne permettant pas d'établir partout des laminoirs.
Il convient d'avoir, au moins, un foyer
de
chaufferie par chaque four à puddler en activité, et cela est quelquefois insuffisant; de même, il faudrait - un marteau pour chaque chaufferie lorsqu'il n'y a point de martinet pour l'étirage des barres : cependant le plus souvent il n'y a qu'Un marteau pour deux chaufferies. On trouve des avantages à composer une forge de deux fours à puddler, avec deux feux de chaufferie et deux marteaux, dont l'un ordinaire pour
)19
cingler les loupes, et l'autre à volant ( ou à engrenage) pour étirer les massiaux en barres. On remarquera, dans l'exposé du procédé de la Champagne, que tout est combiné de manière à épargner la houille, danssles diverses opérations, parce qu'en effet ce combustible est fort cher dans cette contrée (i). Le prix de la houille est un dé-ment nécessairement variable, dans chaque localité, ainsi que celui de la fonte; mais les frais de la main-d'oeuvre pour les t.000 kilogrammes de fer en barres sont peu différents de ce qu'ils sont dans les anciennes forges au charbon de bois. Ce que nous avons dit de l'amélioration de la qualité des fers, par l'emploi doi nouveau procédé,
ne doit être appliqué - qu'aux fontes médiocres, dites métis, et non pas aux -trèS-bonnes fontes, qui ne donneraient par .l'affinage au fourneau à réverbère, que des fers d'une.. qualité bien inférieure à celle que l'onobtierit en les traitant par le charbon de bois , dans les feux .d'affinerie .(2). C'est pour cela que les excellents firs de roche, ainsi que ceux destinés aux tréfileries ( du moins pour les fils fins) sont toujours fabriqués par l'ancien procédé, à Poissons et ailleurs. On emploie tantôt de la houille de Saarbruck, qui est très-pyriteuse, et coûte de 55 à 60 fr. les 1.000 kilog. ; et tantôt de la houille de Rive-de-Gier, bien meilleure , mais qui revient à 65 ou 70 fr. Cela est conforme à ce que dit M. Culmann dans la note de la page 166 (tome IiI de sa traduction du Manuel de M. harsten ) « L'expérience m'a prouvé que les fontes de mauvaise qualité, affinées à la houille, dans les fours puddlings , donnent du fer moins cassant , qu'il ne le serait si l'affinage s'effectuait au charbon de bois ; les bonnes fontes se conduisent d'une manière, tout à fait op-