Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1837, série 3, volume 12)

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ÉTAT DE LA FABRICATION DU FER

houille en morceaux, puis il place une pièce (un massiau ) un peu au-dessus de la tuyère, et il recouvre le tout de ce même combustible; ensuite il arrange au-dessus du foyer, des barres de fer formant une sorte de grille, et destinées à supporter plusieurs massiaux ou pièces qui commenceront à s'échauffer pendant le forgeage de la pre -

mière et des suivantes, de manière qu'en en

prenant une à mesure du besoin pour la porter au milieu du feu, elle atteindra rapidement au rouge-blanc ; les barres qui forment la grille sont supportées par une espèce d'étrier, accroché audessus du creuset, et la flamme, passant nécessairement entre elles, échauffe les pièces qu'elles soutiennent. C'est un moyen simple d'abréger la durée du réchauffage, en employant une petite portion de la flamme perdue. L'ouvrier, après avoir donné le vent et pendant le chauffage, n'a pas d'autre chose à faire qu'a tenir chaque pièce bien enveloppée de houille ; jette aussi de l'eau à la surface du tas. L'étirage se Ihit en deux fois, sous le marteau en présentant la pièce d'abord par un bout, puis par l'autre, qu'on est obligé de réchauffer ; pour certains fers, le métal va au feu jusqu'à quatre fois.

C'est pour exécuter cette opération de l'étirage des barres, que l'on se sert, depuis quelque temps,

et avec un grand avantage, tant sous le rapport du bon emploi de l'eau motrice, que de la rapidité du travail, du marteau à volant, et à engrenages, dont il sera utile de donner un dessin exact et détaillé, ainsi que nous espérons pouvoir le faire incessamment.

525 La consommation en houille, dans l'opération consommations ET AVENIR DES FORGES.

dans le du réchauffage des massiaux , est de 7oo kilo- et déchets réchauffage des grammes pour 1.000 kilogrammes de fer mar- massia,.. chaud ou étiré en barres; on ne se sert pour cette opération que de houille de très-bonne qualité, et le Moins possible sulfureuse : en Champagne, on préfère celle qui vient de Rive-de-Gier, quoique plus chère, à la houille de Saarbruck , qui est plus pyriteuse , et qui d'ailleurs chauffe moins que l'autre : cela tient à ce que le soufre exerce,

au récha uffage et en raison du contact de la houille,

une influence nuisible sur la qualité du fer, et peut être en même temps une cause du déchet qu'il éprouve. Le déchet, qui a lieu dans le réchauffage du fer

massiau, n'est quelquefois que de 15 pour zoo, mais souvent il s'élève bien plus haut; lorsque le fer est remis au feu quatre fois, il peut être de 22 ou de 25 pour Io(); nous allons revenir tout à l'heure sur cette circonstance importante. Rapportons quelques résultats de l'affinage de la fonte suivant la méthode champenoise. Dans les forges de M. Danelle (au Châtellier cons....tiong et au Buisson ), et d'après le relevé de ses livres , totales dans Farqu'il a bien voulu me communiquer, les consom- firZe eh"' mations moyennes, pour Loo() kilogrammes de fer marchand, ont été, en 1836 , de toutes qualités, pou r le puddlage et le réchauffage, de 1.397 kilogrammes ; 2° en fonte, de 1.436 kilogrammes. Il faut remarquer que dans ces usines on donne

beaucoup de soins à la qualité du fer, dont la réputation est bien établie, et qu'on ne craint pas de répéter les réchauffages pour obtenir du fer bien soudé; toutes les barres défectueuses, et les bouts de barres, sont reportés au four à puddler,