Annales des Mines (1838, série 3, volume 13)
Page : Image 126
Révision de 13 févr. 2015 05:25:08, edited by Anonymes
25o
EMPLOI DU BOIS DESSÉCHÉ
qui, à 200k11., pèsent 1.25ok.; et qui, à 29 P. o/o, proviennent de 21'1'482 de bois.
Cette allure était fort économique. Le vent
chaud n'étant encore introduit que dans un trèspetit nombre de feüx d'affinerie en France, les termes de comparaison manquent pour l'apprécier, mais on peut la comparer aux consommations habituelles des feux qui marchent au vent froid. Avant l'introduction du vent chaud dans l'usine de Villersexel , la consommation était de 15c uveaux, soit de 7m.°.,5o; et c'est là la moyenne
des consommations habituelles des forges de Franche-Comté, qui traitent au vent froid les mêmes fontes pour en faire de même du fer de tirerie (1). Travail au mélange de char-
L'emploi du bois desséché a commencé en
o bon et de bois mat 1"37, et a continué depuis sans interruption.
desséché.
On a d'abord mis en bois desséché un tiers du volume total du combustible ; maintenant on met moitié, et on s'est arrêté à cette proportion. Voici comment ou l'emploie Après la sortie de la loupe on met dans le feu
une rasse de charbon (7'7, de mètre cube), et on recouvre ce charbon par un peu de bois desséché ;
pendant le forgeage de -la pièce, et pendant la fusion de la gueuse qui a lieu en même temps, on emploie de charbon et de bois ; pendant le
reste du temps, c'est-à-dire pendant l'affinage, on ne met que du bois; et comme le forgeage dure plus longtemps que l'affinage , il en résulte que, pour l'ensemble des diverses parties d'une opération , le bois et le charbon sont employés par volumes égaux. (1) Celle de L'Ile sur le Doubs, par exemple, consomme 200 pieds cubes métriques, soit 7mri...,40.
DANS LES FEUX D'AFFINERIE.
251
On n'emploie pas une plus forte proportion de bois pendant le forgeage , parce qu'il ne donnerait pas une chaleur suffisant( pour amener le fer au blanc sondant ; mais pendant l'affinage, c'est-à-dire pendant la réduction, la chaleur qui il développe est suffisante (i). Avec cette proportion de bois et cette manière de Conduire l'opération on obtient les résultats suivants: 1° L'allure du feu est restée la même; 2° Le déchet n'a pas changé, on consomme de même de 1.3oo à 1.35o de fonte par 1.000 de fer de tirerie ; 3° La production est restée la même, de 18 à 20 mille kilogrammes de fer par mois de quatre semaines; 4. La qualité des fers n'a pas été altérée ; on admet même qu'elle aurait été plutôt améliorée, le fer ne courant plus le risque d'être brûlé â- la fin de la période d'affinage proprement dit ; 5° La quantité de flamme qui :sort du feu a été considérablement augmentée ; 'cette augmen(1) Cette conduite de l'opération a beaucoup d'analogie
avec ce qui se passe dans le pudlage , où on diminue
souvent la chaleur pendant le temps de la réduction. Pour augmenter la proportion de bois employé, il faudrait, d'après cela, diminuer le temps du forgeage et de la fusion de la gueuse. Diminuer le temps de la fusion est très-facile, et pour cela il suffit d'avoir pour la fonte un four d'échauffement chauffé par la chaleur perdue : mais cette amélioration produirait peu d'effet, si on ne diminuait en même temps la durée du forgeage, qui, avec les marteaux ordinaires, est plus longue que celle de la fusion. Cette diminution de la durée du forgeage pourrait assez aisément s'obtenir de l'emploi de très-gros marteaùx pesant 2 à 3 mille kilogrammes, et analogues à celui, qui est déjà employé à cet usage dans la forge d'Hayange.
Comparaison.