Annales des Mines (1838, série 3, volume 13)
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TIRAGE DES ROCHERS
tient l'épinglette appliquée contre cette tige, et par conséquent dans l'axe du trou. M. Fournet indique aussi, comme pouvant servir de bourroir,
un tube creux en fer, terminé par un bourrelet annulaire en cuivre, dans le centre duquel serait contenue l'épinglette. 4° L'épinglette, ne pouvant pas être terminée
par un anneau, porte à son bout supérieur un trou rectangulaire dans lequel on introduit, après
le bourrage, l'extrémité aplatie de la curette, pour tourner l'épinglette et la retirer du trou. Le lundi 12 février nous nous sommes rendus dans une des carrières à plâtre de Montmartre, pour assister à l'essai des instruments proposés par
M. Fournet. Quatre trous, de 22 pouces de profondeur et 2 pouces de diamètre, avaient été forés d'avance dans la roche de gypse. Deux étaient forés horizontalement, un verticalement, un incliné à 45 degrés. Après avoir placé au fond de chaque trou de kilogramme de poudre enveloppé dans du papier, un ouvrier les a bourrés successivement, en employant diverses matières, savoir pour les deux premiers des fragment de gypse (gravois) de la grosseur d'une petite noisette, pour
le troisième du gypse en poussière, pour le dernier de la terre passablement sèche. Dans tous les cas, on a placé .d'abord l'épinglette dans l'axe du trou , sa pointe enfoncée un peu dans la poudre, à travers l'enveloppe de papier. On a placé immédiatement au-dessus de la cartouche un peu de gypse en poussière fine, que l'on a tassé avec précaution pour fixer l'épinglette, puis on a achevé le bourrage avec les matières que nous avons indiquées, en procédant comme à l'ordinaire et sans aucune précaution particulière. Le bourrage fini,.
A LA POUD.RE.
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l'épinglette a été retirée avec facilité dans tous les trous, et le petit canal, laissé vide dans l'axe du trou, s'est maintenu parfaitement ouvert. Ses parois paraissaient aussi solides qu'elles le sont quand on se sert du bourroir ordinaire. On a mis le feu à ces quatre coups au moyen d'une mèche ordinaire, consistant en un petit tuyau de paille rempli de pondre fine amorcé avec un peu d'amadou; les quatre coups ont éclaté, ce qui a
prouvé que le canal laissé vide par le retrait de l'épinglette, rie s'était point éboulé ou encombré.
L'opération du bourrage a été aussi facile et aussi prompte que si elle eût été pratiquée avec un bourroir ordinaire. Les avantages signalés par M. Fournet, comme particuliers à la méthode qu'il propose, sont relatifs à la sûreté des ouvriers mineurs. il arrive fréquemment en effet qu'une étincelle jaillit des pa-
rois du trou et met le feu à la poudre, par suite du choc, ou du frottement de l'épinglette ou de l'extrémité du bourroir contre ses parois, soit pendant l'opération du bourrage , soit surtout au moment où l'ouvrier tourne l'épinglette dans le trou pour l'extraire. L'étincelle est alors produite par le frottement inévitable de l'épinglette en fer contre les parois du trou. Un autre avantage de moindre importance, signalé par l'auteur, consisterait en ce que le canal, destiné à porter le feu *à. la charge, étant ménagé au milieu des matières sèches formant la bourre, ce canal est ainsi pré-
servé des petites filtrations d'eaux qui arrivent souvent par les fissures de la roche, et noient le coup ou éteignent la mèche.