Annales des Mines (1838, série 3, volume 13)
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qu'on fait agir du fluobore sur l'alcool, et ici l'eau de l'hydrate est décomposée : dans tous les autres, l'éther se produit par la décomposition d'un sel d'éther, qui lui-même n'est pas produit par l'affi-
nité de 1 acide pour l'eau, mais par son affinité pour l'éther. L'acide sulfurique n'enlève pas d'eau à l'alcool, mais bien de l'éther ; nous savons que cette décomposition a lieu alors même que nous étendons l'acide sulfurique de 55 p. cent d'eau. La question de savoir pourquoi le chlorure de calcium et d'autres corps très-avides d'eau ne transforment pas l'alcool en éther, se résout ainsi
d'elle-même. Si la loi est vraie, qu'un corps ne peut jamais être déplacé que par un autre de la même classe, suivant la mesure de son affinité, l'eau de l'hydrate d'éther, qui, dans cette combinaison comme dans tous les hydrates des bases, joue le rôle d'un acide, doit être déplacée par un acide doué d'une affinité plus puissante, précisément de la n-:ême manière que l'eau de l'hydrate de potasse est éliminée lorsque la potasse se combine avec l'acide sulfurique. Mais pourquoi, de-
mande-t-on encore, cet acide si faible, savoir l'eau d'hydrate de l'alcool, n'est-il pas enlevé par des bases très-puissantes, par la potasse, la
chaux et la baryte anhydres? Or, je soutiens que la potasse décompose l'alcool en eau et en éther, et que si nous n'obtenons pas d'éther; c'est uniquement parce que celui-ci forme des combinaisons avec l'oxide de potassium. Rien n'est plus facile que de prouver cette assertion; et je vais mettre chacun en état de préparer ces combinaisons. Si on porte du potassium ou du sodium dans de l'alcool absolu , l'eau d'hydrate de l'alcool est décomposée, car il se dégage du gaz hydrogène pur;
par une légère élévation de température, qui ne dépasse pas 5o°, cette décomposition est rapide : la nouvelle combinaison se dissout à cette température , et si on a mis assez de potassium ou de sodium pour que l'alcool non encore décomposé en soit saturé, il se sépare, lorsqu'on ajoute encore une plus grande quantité de ces métaux, des cristaux blancs, transparents, en grosses lames avec le sodium , qui font prendre tout le liquide en masse, si on le laisse refroidir à cette époque. Ces cristaux sont une combinaison d'éther (oxide d'éthyle), avec de l'oxide de potassium ou de sodium anhydre on peut les amener à l'état de siccité complète, en les mettant sous une cloche avec de l'acide sulfurique concentré, et les chauffer ensuite jusqu'à 800, sans qu'ils laissent rien dégager de volatil ou qu'ils changent d'état. Si on opère exactement de la manière que je viens de décrire , on n'obtient pas d'autre produit : l'alcool a perdu de l'eau sous la forme d'hydrogène, qui s'est dégagé à l'état de gaz, et sous celle d'oxygène qui s'est combiné avec le métal :. il n'y a pas eu toutefois d'éther mis en liberté, car il s'est
combiné avec l'oxide métallique anhydre. Si on met cette combinaison en contact avec de l'eau on obtient, par la dissolution, de l'alcool (l'hy dra te
de l'éther), et il reste l'hydrate de Foxide métallique. Cette dernière décomposition n'a pas besoin d'explication. --Beaucoup de chimistes, qui connaissent la manière d'être des combinaisons, dont il est ici question, d'après l'observation et l'expérience et non pas
.seulement d'après les livres, auront remarqué avec moi que dans la préparation de la potasse caustique à l'alcool il se dégage durant la concen-
Tome XIII, 1838.
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