Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1838, série 3, volume 13)

12

CHIMIE.

de globules de sodium qui s'y déposent; vers la tin de l'opération, cependant, l'orifice du tube se rétrécit, parce qu'il s'y amasse de la soude provenant de la combustion du métal; mais cette circonstance est peu importante. On trouve dans le récipient le métal en grains arrondis le- plus souvent, quelquefois -réuni en forme de grappes, principalement lorsque la distillation a marché rapidement. Les globules varient de la grosseur d'un pois à celle d'un grain de raisin moyen, et sont formés de métal presque pur, propre à la majeure partie des usages; une seconde distillation , qui est toujours accompagnée de perte, n'est pas nécessaire. On ne trouve dans le récipient que très-peu de la masse noire que les autres procédés essayés fournissaient en

abondance, et qui est principalement formée

d'un mélange de carbonate de soude, de charbon et de particules de sodium, et cette petite quantité est en majeure partie divisée sous forme pulvérulente dans l'huile de pétrole. Si l'on veut réunir en plus grandes masses les

petits fragments de métal obtenus, ou bien les soumettre à un procédé de purification très-com, mode, on les enferme dans un morceau de toile pas trop fine, mais cependant assez forte, et on

place le nouet dans de l'huile de pétrole bouillante. Aussitôt que le sodium est fondu, il se laisse exprimer comme le mercure, et on peut alors introduire la masse fluide dans des tubes de verre secs, que l'on ferme aussitôt hermétiquement, ou bien lui donner toute autre forme que l'on veut. Un cylindre de sodium, de l'épaisseur

d'un bon pouce, a montré dans sa cassure une texture cristalline et de nombreux cubes bien

413 nets; de sorte qu'avec des masses un peu plus conEXTRAITS.

sidérables, on pourrait obtenir des formes aisément déterminables. Il faut aussi faire mention d'un soin qu'il est nécessaire de prendre relativement à la ferrure et à la maçonnerie, exposées au feu le .plus ardent. Un revêtement protecteur pour toutes deux offre un grand avantage ; on se sert à cet effet d'un enduit composé d'un mélange de deux parties de creuset de Hesse pilé, et d'une partie de terre de pipe aussi pulvérisée, dans lequel on incorpore de la bourre, en le pétrissant avec de l'eau :. on en recouvre les parois préalablement humectées du fourneau et les barreaux de fer. Pour que la bouteille puisse durer plus longtemps, on commence par l'entourer d'un réseau de fil de fer, puis on la revêt du même enduit. Après que celui-ci a, été

séché à l'air, il devient complétement solide par l'action d'une très-douce chaleur. Une fois -que le travail est terminé, il offre la dureté de la pierre et l'aspect des creusets de Hesse. Il reste encore à parler d'une précaution que l'on doit observer pour adapter le récipient contenant l'huile de pétrole. Lorsque la flamme des gaz qui se dégagent de la bouteille commencent à devenir d'un jaune intense, et qu'une tige de fer introduite dans la bouteille en est retirée couverte de globules de sodium, c'est le moment d'adapter le vase à l'huile de pétrole. Celle-ci se trouve, comme on sait (voyez les descriptions de Berzélius et de Mitscherlich), dans une cuve ovale en cuivre, munie d'un couvercle de même métal,

qui porte un ajutage pour recevoir le canon, et

offre des ouvertures pour introduire la tige de fer et pour le dégagement des gaz. Si l'on adapte ce