Annales des Mines (1838, série 3, volume 13)
Page : Image 249
Révision de 17 févr. 2015 10:02:54, edited by Anonymes
FEUX D'AFFINERIE 496 une autre dont l'avantage souffre quelques exceptions.
Ces quatre moyens nouveaux ajoutés au procédé ancien de l'affinage de la fonte, et qui ne changent rien à la manière d'opérer, au travail de l'ouvrier dans le creuset, consistent en ceci : à recouvrir le feu d'une voûte assez élevée; 2° à faire
chauffer la fonte hors du creuset, avant de la liquéfier; 3' à employer les flammes perdues du foyer, .pour chauffer un four destiné au réchauffage du fer dont on vient de terminer l'affinage; 4° dans l'emploi de l'air chauffé, et dont l'éléva-, fion de température est produite par la même flamme du creuset. Nous allons exposer les détails de ces disposifions dans l'ordre qui vient d'être indiqué, parce que c'est celui dans lequel elles se présentent en raison de leur simplicité , et peut-être aussi de leur importance relativement à l'économie, du charbon.
I. Des flux
aflikerie recouverts d'une yoUte.
On a sans doute eu depuis longtemps la pensée
de recouvrir les feux d'affinerie par une voûte, afin, comme on (lit, de concentrer la chaleur, ou plutôt pour ajouter .4 celle qui est appliquée dans le foyer , l'effet de l'irradiation d'une voûte; ce que
l'on voit d'ailleurs pratiqué dans les opérations du raffinage de l'acier. Cette conception a été réalisée, il y a près de
trente ans, dans quelques forges du Nivernais, puis abandonnée , et en quelque sorte oubliée, jusqu'à ce que l'élévation du prix du charbon de bois
ait obligé de recourir à tous les moyens propres à
PERFECTIONNÉS.
497
en diminuer la consommation, dans le travail du fer.
MM. Riondel et Poirier sont les premiers qui aient fait travailler avec succès, dans un feu recouvert d'une voûte, établi dans leur forge de Prémery (Nièvre) (1). « Leur but était de diminuer la consommation du combustible, en évitant la déperdition de la chaleur, et en la concentrant dans le foyer. »Pour cela, ils ont entouré chaque feu, sans y rien changer d'ailleurs, d'une maçonnerie en briques voûtée, et n'ayant d'autres ouvertures que celles nécessaires pour la manoeuvre des ouvriers, et l'issue des gaz qui résultent de la combustion.
»Ils ont remarqué que l'on économisait ainsi
une grande quantité de combustible, et que l'opération allait plus vite qu'a l'ordinaire; mais les ouvriers se sont plaints de n'avoir pas toute l'aisance possible pour travailler dans le foyer, et d'être extrêmement incommodés par la chaleur que lancent sur eux les briques. Ils ont aussi prétendu que le fer perdait quelque chose de sa qualité : ces inconvénients ont déterminé presque tous les maîtres de forges à abandonner ce procédé. » (2) C'est cette même disposition, dont les avantages étaient déjà constatés depuis longtemps, ainsi qu'on
vient de le voir, et qui a le mérite d'être applicable, sans grande dépense, à tous les anciens feux La disposition de leur feu est représentée par les fi, 10 k 14 de la Pl. I du Journal des Mines, t. XXXV, année 1814.
idem, p. 390.