Annales des Mines (1838, série 3, volume 13)
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EMPLOI
DE LA VAPEUR D'EAU.
proposé, car elle sert à donner de l'oxygène pour brûler le goudron ; comme je l'ai déjà dit, il n'est nullement vraisemblable que la température soit élevée de la plus petite quantité par cette circonstance, car même, en supposant que l'oxygène de l'eau agisse sur la matière Combustible, il faut néanmoins, pendant qu'il forme de l'oxide de carbone,
quelqu'un à essayer l'introduction de l'eau en vapeur dans les hauts-fourneaux, dans l'espérance que la combustion
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serait plus complète. Cet essai ne réussit pas, parce
que, à -l'endroit où la vapeur était introduite, la matière qui formait le fourneau , successivement refroidie et réchauffée par la haute température produite, fut amollie. L'usage de la vapeur d'eau, dans ce cas, était tout autre que celui pour lequel je l'ai proposée. Selon moi, quand on introduit de la vapeur d'eau d'une manière convenable dans le fourneau, la température est élevée par la combustion de son hydrogène ; tandis que, dans le cas précédent , on a cru que l'eau produisait cet effet par l'action de
qu'il se change en gaz en absorbant du calorique, qu'il conserve à l'état latent ; tandis que, lorsqu'on emploie de la vapeur d'eau cette chaleur latente est déjà acquise ; en supposant que l'air ait un libre accès, par la décomposition de la vapeur il se forme de l'oxide de carbone et de l'hydrogène, qui sont brûlés en traversant le fourneau, et ainsi ils peuvent produire de la chaleur. Je ne connais qu'un seul cas où la vapeur ait été amenée en contact avec le combustible dans un but déterminé, et ce fut par M. Mushet, aux forges de Clyde. lien est question dans le magasin de Tilloch , où il parle de différentes méthodes pour se procurer des souffleries alimentant des hauts-fourneaux, et d'une entre autres qui consiste à introduire l'air au moyen d'une pompe dans une caisse renver-
son oxygène sur le combustible, ce que M. Mushet avance en propres termes ; car il dit que la décomposition de ce liquide, donnant une plus grande quantité d oxygène, augmente les effets de la combustion.
Dans sa dissertation , M. Mushet n'admet nullement que la somme totale de chaleur soit augmentée de
la plus faible quantité dans le fourneau, niais qu'elle
croît à l'endroit où la vapeur se décompose. Il pense que l'eau, qui a absorbé de la chaleur au bas du fourneau, la restituera en montant en même temps que celle contenue dans son oxygène devenu libre, de manière que la chaieur est seulement transportée dans le fourneau d'une place à
sée sur l'eau, de manière à saturer cet air complétement d'humidité. Quoiqu'on ait ainsi un courant d'air frais continu, cette méthode, d'après Mushet, n'est cependant pas à recommander, car il paraîtrait que la quantité de vapeur que l'air entraîne élève tellement la température à la tuyère,
une antre, et qu'ainsi, en définitive, la somme totale de cha-
que l'argile la plus réfractaire entre en fusion, et que par suite les côtés du fourneau peuvent se détériorer. Quoiqu'il avance ce fait, que la chaleur est augmentée dans le fourneau par un courant d'air saturé d'humidité, il explique néanmoins cette circonstance que les hauts-fourneaux ne donnent pas d'aussi bonne fonte pendant l'été que .pendant l'hiver, précisément par l'état hygrométrique de l'air ; car il dit qu'en été l'air n'est pas aussi propre à la combustion que pendant l'hiver, parce qu'il contient plus d'humi-
leur n'est nullement augmentée dans le fourneau. Je ne suis pas ici du même avis que M. Mushet , car je crois avoir établi, par les recherches mentionnées ci-dessus, que, tout
compté, la chaleur est réellement augmentée par l'introduction de la vapeur. Que la vapeur d'eau agisse réellement dans les hauts-four-
neaux , principalement eu enlevant le carbone ou non, je regarde néanmoins le rapport de M. Mushet comme important, parce qu'il confirme ce que j'ai dit précédemment, que l'eau ne peut être employée dans le but de fournir de l'oxy-
dité. Par l'état hygrométrique de l'air on peut encore,
d'après Mushet, expliquer ce fait remarquable, que la fonte s'empare en été d'une moindre quantité de carbone qu'en hiver, male quand la réduction se fait par une plus grande quantité de combustible ; l'air projeté contient évidemment moins d'oxygène, et cependant le métal renferme moins de
gène aux matières combustibles ; car au contraire l'air, ou en d'autres termes l'oxygène, doit étre introduit eu plus grande
quantité avec la vapeur, pour qu'on puisse obtenir la coin-. bustion des produits combustibles venant de la décomposition de l'eau. C'est pour cela que, dans le cas où j'introduisis une trop grande quantité de vapeur sans augmenter la pro-
carbone que pendant l'hiver ; c'est qu'une partie du carbone est entraînée par l'hydrogène de l'eau. Cela engagea
portion de l'air, la température diminua au lieu de s'élever.
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