Annales des Mines (1838, série 3, volume 13)
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ESSAI SUR LE TRAITEMENT
Dans la cémentation à l'ore, les gaz de la combustion paraissent aussi jouer un grand rôle. En effet, ce phénomene se .passe au contrevent loin du mur de charbon avec une grande rapidité , il y est d'autant plus actif qu'il se passe sous l'influence plus immédiate de ces gaz. Quant à la cementation à la surface de la loupe, elle y marche sous l'influence d'une température très-élevée. Le
voisinage du charbon paraît exercer une action énergique. On a expliqué, avec une grande vraisemblance, les faits
de réduction et de cémentation par la propriété dont jouit l'oxide de carbone de réduire certains oxides pour donner
de l'acide carbonique qui, à son tour, en présence d'un excèî de charbon, régénère l'oxide de carbone. On a considéré l'hydrogène carboné à la fois comme réductif et carburant. On s'est trouvé fort de la facilité de réaction
que présentent les corps gazeux surtout à l'état naissant. D'un autre côté, on a assigné un rôle au charbon en nature ; et dans plusieurs circonstances, cette assertion n'a rien de hasardé, surtout à de hautes températurcs, car alors le développement des forces électro-chiiniques , l'état de division des particules, peut - être même la tendance à la vaporisation, permettent à la plupart des corps, même les plus fixes, de réagir comme s'ils étaient à l'état naissant.
Peut-être dans l'appréciation du mode d'action des
agents réductifs a-t-on trop négligé le rôle que peut jouer
le charbon en nature, soit que l'on s'arrête à cette ten-
dance à la vaporisation mise en jeu à distance par les forces électro-chimiques, soit aussi que l'on considère la grande quantité de particules charbonneuses dont se chargent les
gaz de la combustion , surtout quand celle-ci est activée par un courant d'air forcé. A la forge catalane le vent agit avec une vitesse due à une pression de 9 et quelquefois 10 centimètres de mercure qui corrode les charbons. On sait que , pour marcher en fer fort, on recherche à la fois un charbon fort qui puisse descendre et persister sous le nez de
tuyère, et une trompe qui jette le vent avec force dans le feu ; ce qui tend évidemment à développer une température élevée et soutenue, aussi bien qu'à faciliter dans le feu le transport mécanique des particules charbonneuses. Personne n'ignore d'ailleurs quelle énergie et quelle puissance de transport acquièrent les forces électro-chimiques
DU MINERAI DE FER A LA CATALANE. 563 sous l'influence d'une haute température. Or, quelque explication que l'on admette pour rendre raison des faits de réduction et de cémentation, nous sommes porté à penser que l'on ne peut négliger entièrement le charbon en nature, soit qu'il exerce une action directe, soit aussi, et en même temps , qu'il réagisse d'une manière incessante pour régé nérer les produits gazeux considérés comme agents immé-
diats.
Nous ferons observer que le vent des trompes, toutes circonstances égales d'ailleurs, cémente beaucoup plus rapidement que celui des machines à pistons. Cela paraîtrait tenir à ce que l'air des trompes , plus chargé d'humidité, donne par la combustion plus d'hydrogène et plus d'hydrogène carboné. Le premier activerait la réduction, tandis que le second agirait à la fois comme réductif et comme carburant. MaiS nous sommes ici trop étranger à la marche progressive de la science pour qu'il nous soit permis de prendre part aux débats de ces questions de haute philosophie métallurgique.