Annales des Mines (1838, série 3, volume 13)
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MINES DE BITUME 586 jacq , le bitume ne se trouve pas pur. On le rencontre mélangé avec une grès - grande quantité de sable blanc quartzeux et micacé, dont la pro-
portion n'est pas constante. Aussi sa pesanteur spécifique , qui est ordinairement de 1,82 , sa couleur qui est communément d'un noir oTisâtre, et sa teneur en bitume qui est, d'après Panalyse faite par M. Meyrac , de 20 p. o/o ou environ, sont-elles variables d'un échantillon à l'autre. Le sable n'est pas la seule substance qui soit mélangée avec le bitume. On y rencontre encore quelques dents de squales assez bien conservées, et -quelquefois une prodigieuse quantité de débris de coquilles qui paraissent avoir appartenu à des huîtres, à des plagiostom.es, à des pecten, etc.
Ces débris sont très - blancs , sans solidité et
comme s'ils avaient subi l'action du feu. C'est sur les points oi se trouve la plus grande quantité de ces restes d'animaux qu'on rencontre ordinairement le minerai bitumineux le plus gras, c'est-
à-dire le plus facile à traiter, mais non toujours
le plus riche. Au reste, sur un même point,
on observe qu'on extrait o,67 de minerai gras et o,33 de minerai maigre, qui occupe presque toujours la partie supérieure du gîte. Immédiatement au-dessus de Celui-Ci, dont la
puissance varie entre orn,6o et 4",5o et a été, / terme moyen, jusqu'à ce jour de irn,67 ou environ,on rencontre une couche de sable, de orn,3o d'épaisseur, légèrement imprégnée de bitume , appelée
le capet (tête). Ce capet est lui - même immédiatement recouvert par un dépôt arénacé ou sable quartzeux micacé à grains fins, plus ou moins argileux et mélangé parfois de petites veines de gravier. Ce dépôt, qui s'étend sur presque toute
DE BASTENNES ET DE GAUJACQ.
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la surface du sol montueux de cette contrée a , à, la bituminière de Bastennes, une puissance qui varie de 2 à 15 mètres , et qui, dans la partie ac-
tuellement exploitée, a été terme moyen, de 5 mètres environ. L'exploitation a lieu à ciel ouvert et en ména-
geant des banquettes de i mètre de hauteur, sur mètre au moins de largeur. Les seuls outils qu'elle nécessite sont des pics, des pelles et des brouettes. Pendant la durée des grandes pluies et de la gelée qui rend le minerai difficile à attaquer avec le pic, on suspend les travaux d'exploitation; en sorte que
ceux-ci n'ont lieu que pendant neuf à dix mois de l'année. Ce n'est guère que depuis quatre à cinq ans, et surtout dans les deux dernières années que ces travaux ont pris une certaine importance, et c'est seulement au commencement de l'année 1820 que M. Charles Lasserre , médecin, et M. Darracq ,
pharmacien à Dax, s'occupèrent de re-
prendre l'exploitation de la bituminière de Bastennes , qui avait été négligée à tel point que, depuis les troubles de notre première révolution, on n'extrayait guère chaque année que deux à trois barriques de minerai, du poids chacune de 4
quintaux métriques ou environ, qui étaient
dirigées sur Bordeaux. Mais avant ces troubles, cette bituminière était exploitée , et ses produits
alimentaient une fabrique d'huile de pétrole
construite sur les lieux mêmes, et dont on voit encore les ruines. C'est vers la fin de 1829, et "après plusieurs essais infructueux tentés par MM. Lasserre , Darracq et Meyrac , que l'un d'eux, ou peut-être tous les trois en même temps
trouvèrent le procédé connu depuis longtemps