Annales des Mines (1838, série 3, volume 14)
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EMPLOI DU BOIS EN NATURE
DANS LES HAUTS-FOURNEAUX.
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L'emploi du bois en nature a eu pour effet, Vellexon et dans d'autres fourneaux placés dans les mêmes circonstances de roulement, de diminuer considérablement le rendement des minerais et la production journalière. Ainsi, en 1835 et 1836, le haut-fourneau de Vellexon, roulant à l'air froid et au charbon, fabriquait par mois de loo à ii5.000 kil, de fonte, et les minerais employés rendaient régulièrement 35 p.. Actuel-
grosseur du charbon sur le roulement du fourneau
lement la production mensuelle varie entre 65. 000 et 75.000 kil. , et le rendement des mêmes minerais ne dépasse pas 29 à 3o pour-0-°. Les chutes de minerai, dues à une descente irrégulière des charges, sont beaucoup plus fréquentes qu'au charbon.
tendra à provoquer une descente irrégulière des matières, et par suite, des chutes de minerais.
La cause de cette diminution de produits me paraît être due toute entière à la faible cohésion des
charbons provenant de la distillation du bois. On sait qu'une des conditions essentielles d'un bon roulement, c'est que l'air puisse circuler facilement dans toutes les parties de la masse comprise entre la tuyère et le gueulard. L'influence de la de volume en se transformant en oxide de carbone, et que cette transformation ne peut se faire que dans le cas où le charbon reçoit une grande quantité de chaleur extérieure ; 2° que le calorique spécifique du gaz acide carbonique rap-
porté à l'unité de poids est seulement de 0,221 , tandis que celui de l'oxide de carbone est de 0,288 ; 3° que le charbon allumé plongé dans une atmosphère d'acide carbonique s'y éteint plus subitement que dans tout autre gaz ; 4. enfin, si l'on ne suppose pas que cette absorption de chaleur ait lieu, il est très-difficile d'expliquer, par la seule considération des chaleurs spécifiques, comment il se fait, dans les fourneaux au charbon de bois, que la température de l'air évaluée à 150° pyr. dans l'ouvrage, soit aussi peu supérieure à celle de l'air extérieur au gueulard.
est plus grande encore quand il consomme exclusivement des mines en grains qui viennent se loger dans les interstices du charbon. Si la majeure partie du charbon est en menu, il est évident que le courant d'air, dont là vitesse est assez considé-
rable, ne pourra plus se répartir avec autant d'uniformité à travers la masse de la charge ; il se
portera tantôt d'un côté, tantôt d'un autre, et
A l'appui de cette explication, je citerai les faits suivants ° Le haut-fourneau de Montagney (Doubs) a
marché complètement au bois vert pendant 15 jours ; les charges descendaient avec une extrême lenteur, et le fourneau se refroidissait progressivement. Pendant tout ce temps, on ne voyait passer à la tuyère aucun morceau de charbon de
quelque grosseur. Pour rétablir le fourneau en
bonne activité, il a fallu le remettre au charbon.
2° C'est dans les fourneaux où l'on fond des minerais en morceaux d'une certaine grosseur, que la diminution du produit journalier et du rendement des minerais a été le moins sensible. Ainsi, on voit par le dernier mémoire de M. Bineau , que le haut-fourneau de Massevaux,oùl'on charge moitié de charbon et moitié de bois vert, et qui ne consomme que des minerais en roche et des scories de forges concassés en morceaux de la grosseur d'un oeuf, produit par mois au moins autant de fonte qu'en roulant au charbon seul. Il en est tout autrement pour les fourneaux de la Saône, qui ne consomment que des minerais en petits grains.