Annales des Mines (1838, série 3, volume 14)
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NOTICE SUR L'AFFINAGE
DU PLOMB ARGENTIFÈRE.
posées suivant la forme convenable. Le fond à nu de la chaudière est enveloppé par la flamme, qui se rend ensuite dans un conduit horizontal; ce con-
Opération. La charge se compose de soixantetrois à soixante-quatre saumons, pesant chacun environ i4o livres. Lorsqu'ils sont bien fondus et qu'on a enlevé le feu du foyer et mis à Part la litharge qui recouvre le bain, on ajoute un ou deux saumons dans la masse du plomb liquide, pour accélérer le refroidissement ; puis, si cela est né-
duit communique avec un rampant incliné qui aboutit à une cheminée de tirage. La forme des chaudières n'est pas celle d'une demi-sphère ; le diamètre d'ouverture est de i mètre, mais la profondeur n'est que de o'n,65. La grille du foyer a om,6o de profondeur et o"',3o de largeur. La cinquième chaudière est un peu plus petite que les
autres; elle ne sert qu'a fondre le plomb débarrassé d'une grande portion de l'argent qu'il contenait, pour le couler en lingots. Outils. Les outils employés dans l'affinage sont:
Une barre de fer taillée en biseau à l'une de ses extrémités, servant à détacher le plomb solidifié
sur le bord des chaudières;
Une large écumoire que l'on chauffe durant l'opération dans l'une des petites chaudières. Enfin, une disposition très-simple permet de mouvoir cette dernière pièce : quatre poulies fixées deux à deux peuvent rouler sur deux rails en bois traversant l'atelier à 2 mètres au-dessus des chaudières; deux autres poulies, aussi liées, roulent sur les axes des deux premiers systèmes; enfin, l'axe du dernier système porte une longue tige verticale terminée par un crochet. On obtient ainsi un point d'appui pour la tige de l'écumoire, dont on peut faire varier la position.
Pour la facilité du travail, le bord supérieur des chaudières s'élève au- dessus du sol de om,55,
de telle sorte que les ouvertures des foyers donnent sur une galerie creusée dans Je sol de l'atelier.
cessaire; on projette sur la surface du bain de l'eau savonneuse. Cette eau détermine sans projection une croûte métallique assez mince , que l'on en-
fonce avec une barre de fer, et l'on répète cette opération tant que le bain n'est pas parvenu à un refroidissement suffisant. On a atteint ce point quand on observe des cristaux nager dans la masse lorsqu'on l'agite. L'ouvrier réunit alors clans la chaudière le plomb solidifié sur les bords, et il remue le bain avec la barre, en la faisant mouvoir
dans un grand cercle vertical dont il varie la
position. Pendant cette opération, destinée à établir l'u-
niformité de température dans toute la masse, un second ouvrier fait chauffer un large écumoir attaché à un manche de bois d'environ 4 pieds de longueur. Le diamètre de l'ouverture de l'écumoir est de ï ; pied, et la profondeur de z` pied. Enfin, le diamètre des trous est de ï centimètre. Dix minutes environ après le commencement du travail, le dernier ouvrier se met à pêcher des cristaux ; il laisse égoutter pendant quelques secondes le plomb liquide qui les recouvre, en les faisant sauter légèrement, puis il les déverse dans la chaudière suivante n° 2. L'opération se continue alors de cette manière : l'un des ouvriers pêche des cristaux avec l'écumoir, qu'il chauffe de temps à autre dans la petite chaudière accessoire voisine,