Annales des Mines (1838, série 3, volume 14)
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par deux pointes avancées de roches anciennes sur lesquelles sont élevés les phares de Barfleur et de la Hague. La pointe E. est composée de granite à gros grains, qui s'étend depuis l'île Tatillon jus-
qu'à Saint-Pierre-Eglise , tandis que le cap de la
Hague, qui forme l'extrémité ouest de cette sentinelle avancée de la Manche, est siénitique ; ces deux roches, quoique différentes, appartien-
nent à la même formation de roches feldspathiques. Le granite se fait encore jour près du port de Cherbourg, entre le fort Saint-Anne et la haute mer; il y constitue des filons qui traversent le terrain de transition. Le terrain cambrien de Cherbourg est donc resserré entre deux promontoires de roches cristallines, aussi les caractères de ce terrain sont complétement altérés, mais on voit néanmoins qu'il ne se compose que de roches schisteuses.
A partir d'Omonville , situé près de la limite
de la siénite du cap de la Hague, le schiste est laiqueux; il contient de petits cristaux d'amphibole disposés parallèlement aux feuillets, comme cela
est si fréquent dans les schistes des Alpes. Les couches de ce schiste plongent N. 200 0. et se dirigent E. 200 N., direction fort rapprochée de celle
propre au terrain cambrien. Tout l'espace compris entre Omonville et Cherbourg est formé par le même schiste , seulement les cristaux d'amphibole ne se prolongent pas très-loin au delà de la limite des siénites. Le schiste talquenx , appelé stéaschiste par M. Hérault, contient fréquemment
stéah,te nodules et filen3des noyaux de quartz autour desquels les feuillets de quartz.
DE L'OUEST DE LA FRANCE.
TERRAINS DE TRANSITION
se contournent, mais le plus ordinairement cette roche est homogène. A Equerdreville on exploite de grandes carrières de ce stéaschiste sans nodules
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qui fournissent de belles pierres de tailles employées dans la construction du port militaire. La direction des couches dans ces carrières est E. 180 N. avec un plongement de 75° vers le N. Outre ces deux roches, il existe encore près de Cherbourg, au pied de la montagne du Roule, un schiste noir très - dur se divisant en plaques
épaisses, qui appartient à ce terrain de transition. Cette roche a été désignée sous le nom de trapp par M. Duhamel (I) , et de trapp feuilleté par M. Hérault. C'est un schiste qui probablement a
perdu ses caractères par la présence des roches feldspathiques qui se trouvent à une très-petite distance. On ne peut donc considérer cette roche comme produite elle-même par la voie ignée; elle est schisteuse, et ses strates sont à peu près parallèles au stéaschiste ; je dois dire que dans ce point les directions de couches sont incertaines, et cette considération ne suffirait pas pour distinguer les deux terrains de transition gin forment la montagne du Roule.
La vallée de la Divette, qui aboutit à Cher- crauwacke asso-
bourg , la plupart des affluents de cette rivière, ainsi que la vallée de Saiee , qui prend sa source près du Ménil-au-Val , à deux lieues E. de Cherbourg, sont ouvertes sur une grande partie de leur
longueur dans le terrain cambrien. Dans cette dernière vallée, les caractères de ce terrain ne sont
plus les mêmes qu'à Cherbourg; les roches n'y ont point éprouvé d'altération; ce sont des grauwackes schisteuses micacées à grains très - fins, et des schistes argileux tendres d'un vert jaunâtre. (1) Essai sur la lithologie du département de là Manche.
journal des mines , tome IX , page 52.
ciée n schiste.