Annales des Mines (1838, série 3, volume 14)
Page : Image 244
Révision de 1 mars 2015 13:52:10, edited by Anonymes
488
NOTES.
'NOTES
lés à un feu. réduetif ou du moins non oXidant. Les frais de cette préparation ne seraient pas fort
considérables, et il y a lieu de croire qu'ils se trouveraient compensés par la plus-value de la fonte que l'on obtiendrait de ces minerais artificiels, car ils devront donner Illcilement , en bonne allure de fourneau, des fontes blanchês, riches en manganèse, peu siliceuses, suffisamment carbon-
nées, et dépourvues de matières nuisibles, en sorte qu'elles seraient éminemment propres à la fabrication d'un acier naturel d'excellente qua-
lité, et qu'elles auraient, par Conséquent, une valeur bien plus grande que les fontes grises les plus estimées.
Le résultat de ce procédé semble devoir être d'autant plus avantageux, que le minerai artificiel sera nécessairement plus fusible que les minerais naturels, à cause de sa composition et du mélange intime de la mine et des fondants, et que l'emploi du fraisil et des sciures de bois, comme réductifs, devrait économiser une certaine
proportion de charbon dans le fourneau, et assurer la réduction complète du minerai, dans le cas surtout où l'on emploirait le charbon roux ou le bois desséché, en sorte que la préparation de ces minerais artificiels devra procurer une économie en combustible assez marquée. Les scories d'affinage des aciéries où l'on affine des fontes manganésées pourraient être employées avec avantage dans la fabrication de ces minerais artificiels, lors même que les fourneaux seraient assez éloignés des aciéries , parce que leur transport se ferait par le retour des voitures amenant la fonte, en sorte qu'il ne serait pas fart coûteux. Bien que ces:scories renferment le manganèse à
dt,
e9.
l'état de silicate, on peut cependant espérer qu'elles produiraient des fontes manganésées parce
que les matières réductives que contiendraient ces minerais artificiels et le grillage non oxidant qu'ils subiraient faciliteraient beaucoup la réduction du manganèse; on a vu d'ailleurs que dans la Prusse rhénane, l'addition de laitiers riches en manganèse, fait un bon effet dans les fourneaux lorsque lesminerais ne sont pas assez riches en manganèse.. (5) Leur prix de vente à Coblentz et à Cologne
kiétait, en i836, de 23 fr. à 23 fr. 30 c, logrammes; tandis que celui des fontes grises des mêmes fourneaux n'était que de i7 fr. 75 cent., et que l'on pouvait avoir alors dans la Bavière rhénane, auprès dés frontières de France, des
fontes grises de même qualité pour la . fabrication
du fer au prix de 15 à 16 fr.
(G) On conçoit très-bien que le manganèse doitc, faciliter la production de l'acier, et que l'absence, du manganèse doit avoir pour résultat dé produire un acier ferreux : car, par sa tendance plus grande que celle du fer à former un silicate , il doit faciliter le départ du silicium, pour produire un silicate de manganèse, celui-ci se produit donc , plus facilement dans l'affinage que le silicate de fer ; M. Berthier a trouvé en outre que ce silicate n'a pas de réaction sur la fonte, pendant que le silicate de fer en a une très-marquée, les scories des fontes riches en manganèse ne doivent ,{lone guère enlever de carbone à la fonte, tout en exerçant une action très-puissante pour la débarrasser de son silicium , tandis que si elles n'étaient composées que de silicate de fer , leur action décarburante serait trop forte.