Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1839, série 3, volume 15)

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MINERAIS DE FER

Les seules localités où l'on exploite le minerai en plaquettes sont celles de Bettancourt , Chatonrupt , Guindrecourt , Noméeourt , Morancourt et Prez-sur-Marne. -.Une. cinquantaine -de minières sont ouvertes sur les territoires de ces six communes et fournissent annuellement 3oo.000 quintaux métriques environ de minerai propre à la fusion. Les calcaires de l'assise inférieure du terrain néocomien paraissent être des accidents du dépôt sableux , comme le ruinerai de fer en plaquettes. Les uns se présentent en masses saccharoïdes, qui sont évidemment des concrétions, et les autres en couches régulières et étendues. Ces derniers varient beaucoup dans leur nature, et se substituent souvent les uns aux autres. Les variétés compactes et marneuses ressemblent à certains calcaires jurassiques ; mais les couches de sable qui leur sont toujours subordonnées, les font distinguer facilement de ceux du terrain jurassique. La présence de la silice dans les calcaires oolitiques de la partie inférieure del'assise, et dti sable clans les calcaires plus ou moins compactes avec lesquels ils alternent, s'oppose aussi à ce qu'on les place dans la partie supérieure du terrain j u rassique,lors même que la différence de stratification que

l'on peut observer nettement sur plusieurs points

ne les séparerait pas de ce terrain. En effet, la silice dont ils sont pénétrés, et le sable qui les accompagne, prouvent qu'ils sont dus à des causes

différentes de celles qui ont produit le terrain jurassique, et indiquent un autre ordre de choses. D'ailleurs les calcaires oolitiques sont identiques avec certains calcaires du terrain néocomien de la Franche-Comté et du Jura Neufchâtelois , où les

DU TERRAIN NEOCOMIEN DE LA HAUTE-MARNE. 3

relations de position permettent de les distinguer

facilement du terrain jurassique, dont la partie supérieure est toujours formée de calcaires compactes.

Les calcaires qui viennent immédiatement après le dépôt du minerai de fer en plaquettes, sont ordinairement des calcaires sableux, sublamellaires , rougeâtres, qui se présentent en plaquettes- entremêlées d'argile sableuse. Au-dessous,

on voit des argiles endurcies bleuâtres ou jaunâtres souvent un peu sableuses, alternant avec quelques lits de sable fin, grisâtre ou blanchâtre, avec des calcaires dolomitiques marneux, de cou-

leur jaunâtre, qui rappellent certaines dolomies keupériennes , et dont la présence dans le terrain

néocomien ne doit pas surpendre , puisque le

troisième étage jurassique en offre de nombreux exemples dans les chitines du Jura, et que M. Elie

de Beaumont en a observé dans la partie supérieure de la craie à Beyne près de Grignon (1). Aux calcaires dolomitiques succèdent des calcaires sableux à tissu lâche , suboolitiques , grisâ-

tres ou rougeâtres, dans lesquels on remarque beaucoup de bivalves ressemblant à des Venus, avec quelques Corbula. Viennent ensuite des calcaires compactes, verdâtres ou bleuâtres , subgrenus, plus ou moins sableux , généralement fort durs et qui sont exploités pour pavés dans plusieurs localités. Enfin, la partie inférieure de l'assise est formée de calcaires oolitiques un peu siliceux à tissu lâche, jaunâtres, rougeâtres, verdâtres ou blanchâtres, qui donnent d'excellentes pierres de taille, et sur lesquels sont ouvertes les (1) Bulletin de la Société géologique de France, tom. 2, pag. 419.