Annales des Mines (1839, série 3, volume 15)
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AÉRAGE
bout d'un temps assez court, malgré les différences de pesanteurs spécifiques. Enfin cette notice
est fort incomplète. M. le directeur général des ponts et chaussées et des mines, après m'avoir autorisé, sur ma demande , à visiter les principales mines de houille de la Belgique, et du département du 1Nord,pour y faire une étude spéciale des méthodes d'aérage, m'invita à rédiger, sur ce sujet, une instruction
pratique. Tel fut d'abord l'objet de cet écrit ; mais, dès le commencement, j'acquis la conviction que la connaissance des méthodes d'aérage
était trop peu répandue, pour qu'une simple instruction pût ê(re de quelque utilité. Les circonstances locales étant très-variées, ..et les procédés devant être changés ou modifiés en conséquence, il était à peu près impossible d'indiquer, comme des recettes pratiques, les procédés divers, et de mettre le mineur à même de faire un choix raisonnable dans chaque cas, sans lui
présenter, en même temps, une analyse succincte des notions générales de physique , et de mécanique, d'après lesquelles il doit se déterminer. j'ai
donc pensé qu'un traité de l'aérage remplirait mieux le but d'utilité que se proposait M. le directeur général. 11 a bien voulu approuver ces vues, et j'ai entrepris, en conséquence, le présent travail, qne j'ai rendu aussi complet, qu'il m'a été possible. Je l'ai divisé en plusieurs chapitres. Dans les deux premiers, j'expose sommairement: ° la nature , les causes du développement, et les propriétés essentielles des différents gaz, qui vicient l'air des mines ; 2° les lois du niouvement des fluides aéri formes, en ayant égard à l'action de la pesanteur, et aux variations de tem-
DES MINES.
93 pérature, que subissent les mélanges gazeux, dans le parcours des galeries souterraines. Je renvoie
le lecteur, pour la démonstration des formules insérées dans ce deuxième chapitre, aux mémoires que j'ai publiés, dans les Annales des Mines, t. XiI, p. 373 et suiv. , année 1837. Le troisième chapitre est divisé en deux sections.
La première traite des divers moyens employés pour déterminer un courant d'air constant dans les mines ; la seconde , de la distribution du courant dans l'intérieur des travaux.
Le quatrième contient quelques documents nouveaux sur les appareils d'éclairage, et sur les réservoirs d'air portatifs, qui permettent de pénétrer clans les lieux infectés de mofettes. Je donne aussi quelques indications, sur la marche à suivre, en cas de certains accidents. Ces deux derniers chapitres renferment tout ce. qui doit faire partie d'une instruction pratique sur' l'aérage, et j'espère qu'ils pourront en tenir lieu. Afin de ne pas trop les charger, j'ai réuni, dans des notes, les considérations théoriques, et les résultats d'expériences, qu'il m'a paru possible d'isoler du texte, sans inconvénient pour la clarté, ou l'exactitude des raisonnements. CHAPITRE PREMIER. NATURE, PROPRIÉTÉS PRINCIPALES DES GAZ QUI VICIENT L'AIR DES MINES , ET CAUSES DE LEUR FORMATION. .
L'air atmosphérique est composé de 79 parties
d'azote, et de 21 parties d'oxygène en volume. 11 contient en outre un peu de gaz acide carbonique, qui ne dépasse pas un millième du volume total, et une quantité de vapeur d'eau , variable, niais