Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1839, série 3, volume 15)

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74. Sur un nouveau procédé pour doser le

CARBONE contenu dans les FONTES et dans les ACIERS; par M. V. Regnault, ingénieur deS

mines. (Ann. de Chim., t. 7o, p. 107.) La détermination du carbone contenu dans les fontes se fait très-facilement, et avec une grande exactitude, par le procédé suivant

On prend 5 gr. de fonte, réduite en limaille quand la fonte est douce, ou pulvérisée dans un mortier quand elle est aigre, et on les mélange avec Go ou 8o gr. de chrômate de plomb préalablement fondu. On enlève environ le tiers ou le

quart de ce mélange, et on le met à part. On ajoute ensuite au reste 5 gr. de chlorate de po-

tasse, qui renferment à peu près la quantité

d'oxygène nécessaire pour changer le fer en peroxide ; puis on introduit le mélange triple dans un tube de verre semblable à ceux que l'on emploie pour les analyses organiques, mais qui peut être beaucoup plus court. On ajoute ensuite pardessus la portion du mélange de fonte et de cbrômate de plomb, que l'on avait mise de côté. En-

fin, on adapte au tube l'appareil ordinaire de Liebig pour l'analyse des substances organiques. On chauffe la portion du tube qui renferme le mélange sans chlorate, et quand cette portion est au rouge, on commence à chauffer la partie qui renferme le chlorate, et l'on avance le feu successivement, à mesure que le dégagement des gaz se ralentit. De cette manière, la fonte brûle d'abord presque complétement par l'oxygène du

chlorate, et une très-petite quantité seulement de ce gaz s'échappe du tube. Ensuite la tempéra-

EXTRAITS.

425 turc devenant plus élevée, la combustion s'achève par le chrômate de plomb qui, en fondant, oxide les dernières portions de fonte, Il est convenable d'envelopper le tube d'une feuille de cuivre, parce qu'a la fin il faut chauffer assez fort pour obtenir la fusion parfaite du chrômate. L'oxidation de la fonte est complète. On peut s'en asSurer en broyant, après la combustion, la

matière renfermée dans le tube ; on reconnaît

qu'il ne reste pas une parcelle de matière attirable au barreau aimanté. L'analyse se fait du reste si facilement, qu'il faut moins d'une demi-heure pour l'exécuter en entier. On peut juger de la concordance parfaite des résultats par les trois analyses suivantes, qui ont

été faites sur une même fonte grise obtenue à

l'air chaud : L 5 gr. ont donné 0,582 d'acide carbonique. 5 » o,585 5 » o,588

D'où :

Carbone

I. 3,22

II.

III.

3,23

3,25

Lorsquela fonte renferme du soufre, il ne se dégage pas une trace d'acide sulfureux; le soufre reste en entier dans le tube à l'état de sulfate de plomb. Je m'en suis assuré en faisant la combustion du sulfure de fer. Avec le chrômate de plomb seul, on n'obtient pas tout le carbone ; le chrômate , en perdant beaucoup d'oxygène, devient moins fusible, et l'oxidation pénètre difficilement jusqu'au centre des grains de fonte un peu gros.