Annales des Mines (1839, série 3, volume 15)
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EMPLOI DES SCORIES D'AFFINAGE 550 nailles. Elle était blanche, assez difficile à limer, et se cassant facilement sans changer de forme.
La face en contact avec la scorie présentait
3 lignes de stries, 2 perpendiculaires entre elles, et une autre suivant la diagonale du rectangle. g,
20 gram. de scories mélangées avec de la chaux.
Ont donné.
. . .
fonte. scorie.
8,55 8,29
,219
total.. 16,84
Différence. .
.
3,16
Cette différence ne représente pas seulement la
perte en oxygène, mais, en outre, celle de l'acide carbonique, qu'une portion de la chaux a attiré. La scorie était bien vitreuse, opaque et légèrement huileuse, d'un vert clair grisâtre homogène. La fonte formait un gros culot irisé sur la face en contact avec la scorie. Elle s'est cassée Laitiers,
facilement sans changer de forme, et était difficile à limer. Le bon laitier est compacte, d'un gris légèreruent bleuâtre; sa poussière est grisâtre. Il est fa-
cilement attaquable par l'acide muriatique , en donnant une odeur très-forte d'hydrogène sulfuré. Il est composé comme il suit : Silice. Chaux.
Alumine. Protoxide de fer. Oxide de manganèse.
0,484 0,404 0,060 0,010 0,006 0,964
Cela posé, en examinant la composition des bons laitiers du fourneau de Monne , et celle des scories d'affinage passées dans ce fourneau
DANS LES HAUTSFOURNEAUX.
t
on voit qu'il n'y a pas de chaux dans ces dernières, et que la proportion de l'alumine y est trop faible
par rapport à celle de la silice, pour qu'il puisse en résulter des laitiers bien fluides. Il résulte évidemment de cette circonstance que les matières propres à être mêlées aux scories comme fondants,
doivent être des matières contenant beaucoup de chaux et une quantité moindre d'alumine. Maintenant, nous avons trouvé que le minerai en grains est un mélange d'hydrate de fer et d'argile. Cette argile analysée a donné 3o p. 0/0 d'alumine, proportion considérable. Ce minerai est donc de la nature de ceux que les maîtres de forges appellent mines froides, que l'on ne peut fondre avantageusement qu'en les mêlant avec un minerai très-siliceux. Les scories de forges sont précisément dans ce cas. Ces deux matières peuvent
donc se servir réciproquement de fondant, en ajoutant toutefois à leur mélange une proportion
Convenable de castine ordinaire. Remarquons d'ailleurs que ce minerai étant manganésifère , la fusion des matières se trouve encore favorisée.
Quant au minerai houiller, comme il est
exempt de gangue quartzeuse, il peut aussi trèsbien aller avec les scories de forges.
Enfin, le minerai de la Tour, à gangue micacée, fond de lui-même, et il en est de même du minerai de Villebois.
C'est ainsi que, par des essais répétés, on est parvenu à trouver une combinaison conforme à celle qu'indiquent les réactions chimiques. Il est évident toutefois que, dans l'emploi des scories, il y a un choix à faire. Ainsi, on sait que le phosphore se sépare principalement des fontes dans les
feux de finerie, pour se concentrer dans les sco-