Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1839, série 3, volume 15)

r EMPLOI DES SCORIES D'AFFINAGE JJ2 ries à l'état d'acide phosphorique. De pareilles scories devront donc être évitées toutes les fois que la fonte qu'elles pourront produire sera destinée à être affinée.

Si l'on nous demande maintenant à quelle cause nous rapportons les bons résultats obtenus, nous n'hésitons pas à la trouver principalement dans l'emploi de l'air chaud. L'avantage qui en résulte peut être reconnu de différentes manières. En ef-

fet, avec l'air chaud, la .température est élevée dans le creuset, et, par suite, il est permis d'augmenter la quantité de chaux introduite dans le fourneau, sans cesser d'avoir une bonne fusion des

matières. Or, en général, il y a avantage à introduire dans les fourneaux la plus forte proportion de chaux qu'ils peuvent admettre; car, bien que l'analyse nous ait montré que cette terre ne re-

tient pas d'acide phosphorique dans le laitier, fait qui est d'ailleurs général, ainsi que l'a prouvé récemment M. Berthier, la chaux tend à enlever

le soufre pour former du sulfure de calcium

donné une très-forte aussi le laitier analysé odeur d'hydrogène sulfuré en le traitant par l'acide muriatique. En outre, on sait qu'avec l'air chaud la fonte se charge d'une proportion moins grande de carbone, et que, de plus, ce carbone y est en grande partie

à l'état de graphite, et non en combinaison, cir constances qui tendent à rendre les fontes plus propres au moulage. L'emploi de l'air chaud nous parait utile core sous ce point de vue, qu'il faut que les scories restent suffisamment longtemps dans la partie

supérieure du fourneau, et ne s'y fondent pas de manière à pouvoir atteindre rapidement le creu-

DANS LES HAUTS-FOURNEAUX.

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set et se dissoudre aussitôt dans les laitiers avant que l'oxygène ait pu être enlevé au fer. Or, c'est ce que produit l'air chaud : il donne un refroidissement très-sensible dans les parties supérieures du fourneau, refroidissement qui est d'ailleurs la véritable cause de cette économie de combustible que l'emploi de l'air chaud procure. Si d'ailleurs on a soin de mêler entièrement les scories avec la chaux et le réductif, comme on le fait à l'usine de l'Horme,. quoique trop imparfai-

tement selon nous, la masse doit subir une réduction complète dès qu'avant de parvenir au creuset elle est échauffée au degré de chaleur strictement nécessaire, même pendant un intervalle de temps assez court. Aussi regardons-nous

une telle préparation des scories comme une chose très-avantageuse. Il est vrai qu'elle exige une opération mécanique qui nécessite quelques frais ; mais la dépense est toujours faible ; et d'ailleurs, il peut arriver des circonstances ot elle se trouve presque compensée immédiatement. En effet, ces scories sont quelquefois mélangées d'une certaine quantité de >fer métallique, et des maltres de forges prétendent qu'en passant de pa. reilles scories au haut-fourneau la fonte deviendrait péteuse, et des loupes pourraient se former

et embarrasser singulièrement la marche du fourneau. Or, on peut éviter cet inconvénient s'il existe aussi grand qu'on le dit , en réduisant les scories en poudre au moyen du bocard , et les lavant, comme on le voit faire d'ailleurs dans quelques usines bien dirigées. Cette opération très-simple, qui a l'avantage de donner avec peu de frais du fer pur que l'on peut chauffer immédiatement avec les loupes pour l'étirer en barres,