Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1839, série 3, volume 16)

7G

FABRICATION DE LA FONTE ET DU FER

EN TOSCANE.

produits qui dispensent de recourir aux fourneaux étrangers : mais la Corse est loin de se trouver dans cette position. Les usines d'Alais , dans le département du Gard, qui vont bientôt se trouver en quelque sorte sur le rivage de la Méditerranée, par suite de l'exécution du chemin de fer

procédés doit être déterminé par quelques circonstances particulières, notamment par la qualité du fer qu'on voudra produire. L'affinage au

déjà commencé calais à Beaucaire, fournissent de très-belles fontes grises, fort propres au moulage, et qui, par leur mélange avec les fontes provenant du minerai de l'île d'Elbe, donneraient incontestablement d'excellents produits (t). Je pense donc qu'on ne devrait chercher dans les hauts-fourneaux établis en Corse qu'a obtenir de la fonte de forge. Outre les avantages qui en résulteraient sous le rapport de la CODSOMMation du minerai et du combustible et de la rapidité de la fabrication, le travail des fourneaux, étant plus approprié à la nature du minerai, serait plus _facile et l'allure plus régulière.

Les procédés que l'on pourrait suivre pour transformer en fer forgé la grande quantité de fonte que produiraient ces hauts-fourneaux, sont l'affinage au charbon de bois, et l'affinage à la houille d'après la méthode champenoise, décrit par M. Guenyveau dans les Annales des Mines (tome XII, 3' série ). Le choix entre ces deux (1) Il y a quelque temps que l'on expédia à Marseille mie certaine quantité de fonte de Follonica cette fonte, ayant été jugée impropre à une seconde fusion , n'a pu être

vendue que comme fonte de forge à un prix voisin de 18 fr. les 100 kilog,. Elle a été, en grande partie, achetée

par les usines d'Alais, où on l'a traitée concurremment avec les fontes au coke ; mais j'ignore si c'est pour en fabriquer des objets moulés de deuxième fusion , ou pour la convertir en fer forg,é..

77

charbon de bois, par la méthode italienne, produit un excellent fer ; mais il présente l'inconvénient (l'une assez grande consommation de charbon (266 pour Io° de fer; d'après M. Karsten , elle n'est en Prusse que de 13 mèt. cub. ou 2o28k. pour i 000k.),

et surtout celui d'une extrême lenteur, puisque la production n'est que de 8.80o kilog. par mois pour chaque feu. Ainsi une usine , composée de deux hauts-fourneaux de 8I",00 à 8"1,5o de hauteur , travaillant huit mois par an et produisant chacun moyennement 13 tonnes par jour, soit 6,240 tonnes par an, correspondant à 4,68o tonnes de fer forgé, exigerait, pour l'affinage de cette grande quantité de fonte, la construction de 66 feux d'affinerie, donnant chacun 705 quintaux métriques par an, et par conséquent une dépense hors de proportion avec le résultat obtenu , et l'emploi d'un personnel énorme. L'affinage champenois est bien inférieur au précédent sous le rapport de la qualité du fer produit, surtout quand on opère sur de bonnes fontes, telles que celles que fournit le minerai traité en Toscane ; mais, d'un autre côté , il présente tin grand avantage pour la rapidité de la fabeication puisqu'un four à deux portes , occupant to ouvriers, peut traiter en 24 heures plus de 4,000 kilog.

de fonte , environ douze fois autant que les feux d'affinerie au bois. Il est vrai que le procédé ita-

lien pourrait être certainement amélioré sans nuire à la qualité du fer; mais si l'on considère que les fers de qualité moyenne , tels que ceux produits par l'affinage champenois, sont le plus