Annales des Mines (1839, série 3, volume 16)
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I ISTOIRE
de gaz, mais l'eau ne tarde pas à reprendre sa limpidité parfaite. Ces bulles de gaz sont trèsprobablement de la nature de celles que l'on observe en dégagement le long du conduit de la
source (47), c'est-à-dire un mélange de gaz azote et d'acide carbonique, entraînant avec elles une
portion du gaz sulfhydrique qui se dégage sans cesse de toute la surface de l'eau. Pesanteur spécifique. Après avoir exactement rempli d'eau de soufre refroidie un grand flacon bouché en verre et l'avoir fait ensuite sécher à l'extérieur, le poids du flacon étant connu, de même que la quantité d'eau distillée qu'il pouvait contenir, j'ai trouvé, en comparant le poids des deux liquides, que la pesanteur spécifique de l'eau de soufre, comparée à celle de l'eau distillée, était de ioo,oi. Température. L'eau de soufre, prise à sa source et quand elle est très-pure, marque presque toujours de 44 à 45° cent., mais ailleurs qu'a sa source, sa chaleur est partout moindre. Ainsi, les bouillons et les cabinets de l'Enfer donnent de 43 à 44.; la division du Centre fournit l'eau à 43°, et dans la division des Princes qui est plus vaste et mieux aérée, sa température dépasse rarement 410.
Cependant, lorsque des eaux pluviales ou
étrangères viennent accidentellement se mêler à ces eaux sulfureuses, la chaleur de celles-ci diminue de plusieurs degrés, et leur principe sulfureux s'affaiblit aussi d'une manière variable.
Des observations ont prouvé que si l'eau de soufre
s'abaisse de quelques degrés après de longues pluies, il lui faut un certain temps pour revenir à sa chaleur normale ; tandis que celle d'al un qui perd promptement un plus grand nombre de
DES EAUX D'AIX EN SAVOIE.
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degrés dans les mêmes circonstances, remonte avec rapidité dès que les causes du refroidissement ont cessé.
Quelques auteurs qui ont écrit sur les eaux d'Aix , ont avancé que l'eau commune, portée
au même degré de chaleur que les eaux thermales , se refroidit plus rapidement que celles-ci.
L'un d'eux a même assuré que l'eau ordinaire portée à 8o0 R. perd 6o° en deux heures, tandis que l'eau thermale n'en perd que 15 en douze heures. Il résulte des expériences que j'ai faites à ce sujet , en plaçant des thermomètres marchant ensemble, dans des vases de verre d'égale dimen-
sion, et où se trouvait de l'eau de souire , de l'eau
d'alun, de l'eau ordinaire et de l'eau distillée, toutes à la température de 450 cent. , il résulte, dis-je, que l'eau ordinaire a exigé 118 minutes pour descendre de 45° à 250; l'eau d'alun 127, l'eau de soufre 131, et l'eau distillée 135, toutes circonstances égales d'ailleurs. Pour résumer, le refroidissement de l'eau ordinaire portée au degré de chaleur des eaux thermales d'Aix , est un peu
plus rapide que celui de ces dernières, et l'eau distillée est celle des quatre qui se refroidit le plus lentement. J'ai répété plusieurs fois ces expériences , et j'ai toujours obtenu des résultats identiques.
L'acétate de plomb produit sur-le-champ, dans l'eau de soufre prise à sa source, un précipité brun foncé, soluble en grande partie dans l'acide azotique avec effervescence et dégagement de gaz nitreux mêlé d'acide carbonique. Le même
réactif ne produit sur l'eau concentrée qu'un précipité très-blanc.
L'acide arsénieux fait prendre à l'eau de
Propriétés chimiques.