Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1839, série 3, volume 16)

406 SUR LES COTJCHES ANTHRACIFERES grande partie changées en gypse. Malgré cette al-

. tération dans leur nature minéralogique et le bouleversement qu'elles ont éprouvé, leur stratification est assez distincte pour que l'on puisse reconnaître qu'elle n'est point concordante avec celle des grès. Pour bien faire cette observation, il faut entrer clans la carrière souterraine de gypse située sur la rive droite du torrent. On y voit des strates à peu près horizontaux du terrain jurassique altéré toucher à des bancs de grès relevés jusqu'à la verticale. L'indépendance de ces derniers par rapport aux couches jurassiques est une preuve de plus qu'ils appartiennent bien à la formation des schistes

talqueux. La j-.

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montre la disposition des di-

verses couches qui viennent d'être décrites. Grèsà anthracite Pour citer un dernier exemple de la liaison du et gneiss d'As- gneiss dans le Dauphiné pr es-les-Corps. , avec les couches anthraciferes, je donnerai quelques détails sur les environs d'Aspres-les-Corps, village situé à une demi -lieue

sud-est de Corps ( Isère), sur le territoire des

Hautes-Alpes. On trouve réunis dans cette localité intéressante le gneiss, les couches à anthracite, le terrain jurassique, et une roche que M. Brongniart a proposé d'appeler spdite, et qui est connue depuis longtemps dans cette partie des Alpes sous le nom de variolite du Drac. Le gneiss, qui n'est à découvert que sur une petite étendue, forme la base de la montagne qui domine au nordest le village d'Aspres; il est composé de petits cristaux de feldspath blanc , entrelacés de lamelles talqueuses grises. Sa texture est écailleuse, ce qui lui donne une physionomie différente, des gneiss verdâtres presque compactes que l'on rencontre fréquemment dans l'Oisans. 11 est dirigé vers le

DU DÉPARTEMENT DE L'ISÈRE.

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nord-nord-est avec nue forte inclinaison du côté de l'est. Au-dessus du gneiss se trouvent les calcaires marneux de la formation jurassique dont l'inclinaison est en sens contraire, et qui présentent les mêmes caractères qu'aux environs de la Mure. La roche de spilite est située précisément

à la jonction de ces deux terrains, elle constitue un banc étendu qui , sur- plusieurs points, offre une stratification très-nette, parallèle à celle du calcaire. Ce banc , le plus considérable peutêtre de son espèce , dans le Dauphiné , forme

une courbe demi-circulaire autour du village et, sur toute sa longueur, sert de limite inférieure au terrain jurassique. Les grès et les schistes argileux à a« nthracite n'occupent qu'un espace fort resserré à peu de distance du gneiss, vers le sud- ouest. Ils renferment des empreintes de plantes, et plusieurs couches d'anthracite que l'on a cherché à exploiter à diverses époques, et qui ont

toujours été abandonnées à cause de leur,irrégnlarité et de la mauvaise qualité du combustible. Ensuivant de proche en proche ces couches anthracifères vers le nord-est, on parvient à les rattacher à la formation de gneiss par une transition tout à fait insensible. Cette fusion a lieu tout près

d'un monticule appelé le Fort (I) , à une petite distance du village d'Aspres. On voit les schistes argileux, qui alternaient avec les grès, se charger de talc , devenir onctueux et brillants, et passer enfin à de véritables schistes talqueux. Ceux-ci de leur. côté deviennent feldspathiques et bientôt ne peuvent plus se distinguer des gneiss. En même (1) Cassini, n° 151.