Annales des Mines (1839, série 3, volume 16)
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SUR LES COUCHES ANTHRAC 'PÈRES
DU DÉPARTE MENT DE L'ISÈRE.
temps que ce passage a lieu dans la nature minéralogique des roches, il n'y a aucun changement dans la stratification des couches leur aspect et allure restent toujours les mêmes. Il est à remarquer en outre que les couches à anthracite sont séparées de la formation jurassique par le banc de
dessous de ce dernier terrain, et les empreintes végétales de l'époque houillère qu'elles renferment doivent les faire classer dans le groupe des terrains carbonifères, groupe dont les dépôts houillers forment la limite supérieure. 20 Les relations géologiques qui existent entre ces couches anthracifères et celles du gneiss ou des schistes talqueux sont telles que les unes et les autres doivent être rangées dans la même formation. Par conséquent on doit rapporter à la période carbonifère toutes les couches cristallines , le plus souvent talqueuses qui , dans le Dauphiné et en général dans les Alpes, ont été considérées jusqu'à présent comme primitives.
spilite dont on a parlé plus haut; ce qui établit une similitude complète entre leur position géologique et celle du gneiss. Nous ferons remarquer, avant de terminer, que s'il est douteux que les gîtes d'anthracite des Al-
pes appartiennent tous à la même formation, n'en est pas de même du terrain granitique qui se montre dans la partie centrale de ces montagnes. Il résulte en effet des observations de Saussure de celles de MM. d'Aubuisson, Brochant, Elie de Beaumont et d'autres géologues, que les couches de protogine, de gneiss et de schistes talqueux du Dauphiné, ont la plus grande analogie avec les couches de même nature que l'on observe au MontBlanc, au Mont-Rose, et jusqu'au Saint-Gothard
Canalisions.
en sorte qu'il n'y a aucune raison pour ne pas les regarder comme contemporaines ; par conséquent il suffit de déterminer leur âge géologique dans l'Oisans , c'est-à-dire à l'une des extrémités de la chaîne qu'elles constituent, pour en conclure, celui de la chaîne tout entière. Les faits qui viennent d'être exposés conduisent aux conclusions suivantes
i° Les couches arénacées anthracifères du département de l'Isère , particulièrement celles que l'on observe dans le canton de la Mure, aux environs du Mont-de-Lens et à Allevard , sont indépendantes du terrain jurassique. Leur position, au-
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La seconde partie de ces conclusions paraîtra sans doute plus extraordinaire que la première. Déjà la classification de certaines couches à anthracite des Alpes, dans les dépôts houillers, était admise comme probable par plusieurs géologues ; mais la réunion de ces mêmes couches au terrain
de gneiss et de protogine si abondant dans la chaîne centrale est un fait nouveau, en opposition avec les idées que l'on s'est faites jusqu'à présent de la constitution minéralogique des terrains carbonifères; il a fallu des observations aussi positives que celles que j'ai détaillées, pour me faire adopter un rapprochement que de prime-abord j'aurais rejeté comme tout à fait invraisemblable. Ces observations appuient fortement l'opinion déjà émise par de savants géologues que les terrains granitiques stratifiés ne sont, en général, que des couches
de sédiment modifiées par des émanations souterraines. Dans les Alpes, oit l'on a tant de preuves
de la violence et de la longue durée des phéno-