Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1839, série 3, volume 16)

SUR LE JURA D'ALLEMAGNE. 504 couvert partout. Les coraux dont elles se compo-

sent gisent disséminés dans les champs. Parmi ces coraux, on voit. dominer les Cnémidies et les Scyphies ; ces couches sont encore caractérisées d'une manière toute spéciale par le Terebratula lacuzzosa. Cette térébratule se rencontre constam-

ment dans toute l'étendue de ce terrain, même en France dans les parties où pénètre le Jura blanc; elle ne se retrouve plus dans le reste de la France , non plus qu'en Angleterre. On peut la regarder, ainsi que le Tri gozzia zzavis , comme un fossile appartenant exclusivement au Jura d'Alle-

magne. Les ammonites de la famille des Plaintlad sont aussi particulières à ces couches; parmi ces ammonites, je citerai r Ammonites poliplocus qui ne se trouve qu'en Allemagne et en Suisse, et qu'on ne rencontre ni en France ni en Angleterre; lesAmmonites bifUrcatus, et multiradiatns et l',inzmonites ilexuosus pourraient aussi servir à déterminer avec exactitude la position des couches dans lesquelles ils se trou-

vent. Les coraux ont rassemblé autour d'eux un grand nombre de mollusques auxquels ils ont dû servir de pâture, mais à leur tour, ces mollusques ont été enveloppés dans les bancs formés par ces coraux.

Le Pordandstone, le calcaire à Dicérates et à Nérinées, forme le revêtement extérieur du Jura -et paraît même recouvrir les schistes calcaires si connus à cause des poissons qu'ils renferment près de Kellheime d'Aichstedt et de Pappenheim. C'est

une formation très - générale et qui est plus développée sur le continent qu'en Angleterre. Elle manque en effet dans la partie nord de ce

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pays. En France elle forme une lisière distincte e continue autour du bord intérieur du bassin pa-

risien et présente une vaste courbe qui , des

Ardennes, passe par Orléans et se prolonge jusqu'en Normandie. On la reconnaît facilement

à la couche qui renferme l'Exogyra virgula. Comme clans le Jura d'Allemagne, les couches se succèdent rapidement. les unes au-dessus des autres, en présentant peu de largeur , on ne remarque pas facilement que ces couches, par les fossiles qu'elles renferment , se séparent nettement des bancs de coraux. On observa pour la première fois ce fait en 1835, près d'Ulm. Dans -des pierres décomposées par l'influence de rair, on reconnut la plus caractéristique de toutes les coquilles de cette formation , la Pinna à coquille épaisse et fibreuse que Saussure et de Lue avaient déjà décrite depuis un demi-siècle comme une rareté venant ,de Salève près Genève; Scr,verby l'a

trouvée en Angleterre et en a donné Un dessin sous

différents noms, d'abord sous le nom de litytilus amplus , puis sous celui de Pinna Êrcuzulata enfin M. Defrance l'a nommée Trichites à cause de la structure fibreuse de son test. On reconnut bientôt que tous les fossiles qui se trouvaient près d'Ulm avec cette coquille concordaient avec ceux des environs de Porentruy cités par M. Thurmanu , et il ne fut pas difficile de se convaincre que les couches jurassiques de Kellheim et de Ratisbonne, celles d'Heydenheim, de Blaubeuren, de Zwiefalten et de Wiskirch , c'est-à-dire tout

la pente ce qui, du côté du Danube, forme rapporté à cet extérieure du Jura, devait être étage.