Annales des Mines (1840, série 3, volume 17)
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d'incertitude, attendu que les formes cristallines
des systèmes réguliers de cristallisation peuvent être obtenues des corps les plus divers. Lorsque j'ai fait connaître, au commencement de 1832 , mes expériences sur le gaz hydrogène phosphoré, j'admettais que ce gaz consistait en un demi-volume de vapeur de phosphore et un volume et demi d'hydrogène condensés en un volume, attendu qu'en général on doit considérer la pesanteur spécifique des gaz élémentaires et des vapeurs comme proportionnelle à leurs poids atomiques. Un peu plus tard, M. Dumas a lut connaître ses travaux sur la détermination du poids de la vapeur du soufre et de celle de phos-
phore, d'où il résulte que ce qu'on nomme un atome de phosphore correspond à un demi-volume de vapeur. A. dater de cette époque, il 'fallut bien
admettre dans l'hydrogène phosphoré un quart
de volume de vapeur de phosphore et un volume et demi d'hydrogène condensés en un volume, si on ne voulait pas abandonner l'idée , qui, du reste, ne se trouve démontrée par rien, que la vapeur de phosphore dans le gaz hydrogène phosphoré avait le même poids que la vapeur pure. En effet , si un volume et demi d'hydrogène dans le gaz hydrogène phosphoré s'unit à un quart de volume
de vapeur de phosphore, et dans l'ammoniaque à un demi-volume d'azote, et si les rapports de condensation dans ces deux gaz ne sont pas ceux annoncés, il n'est pas par conséquent vraisemblable que dans leurs combinaisons cristallisées solides ils seront isomorphes.
J'ai préparé depuis plus de huit ans de l'hy-
drogène iodo-phosphoré, et je l'ai conservé dans un tube scellé à la lampe aux deux bouts. Au moyen
337 de la flamme d'une lampe à esprit de vin on a fait EXTRAITS.-
passer ce corps d'un endroit dans un autre et on l'a concentré autant que possible. Favorisés par des circonstances favorables, des cristaux de ce corps,
d'une très-grande beauté, s'étaient déposés. Ces cristaux, parfaitement purs et diaphanes, avaient un bel éclat diamanté ; leurs arêtes avaient une ou plusieurs lignes de grandeur ; mais, quoique les plus gros cristaux ne pussent être apparents qu'a travers le verre, et que les petits, à cause de
leur mobilité, ne fussent pas propres à servir à des mesures, on put néanmoins se convaincre par-
faitement qu'ils ne formaient point de cubes
mais qu'ils appartenaient au système tétraédrique (riereidrigen) de cristallisation.
Maintenant, comme le sel ammoniac appartient à un système régulier de cristallisation , s'ensuit irrévocablement que l'ammoniaque et l'hydrogène phosphoré ne peuvent être isomorphes.
8. Sur les EXPLOSIONS dans les 'fines; par M. Graham (Institut, 1839, n° 3oo). Après les explosions qui ont lieu dans les milles, l'atmosphère se trouve chargée d'une énorme proportion d'acide carbonique qui s'oppose à ce que l'on puisse porter secours aux ouvriers. Dans un bon nombre de cas, il a été démontré que l'oxygène de l'air n'était pas épuisé après l'explosion, quoiqu'il fût rendu irrespirable par 5 à io p. o/o d'acide carbonique. j'ai trouvé que le meilleur moyen de lui enlever promptement cet acide, était de le mettre en contact avec un mélange, à parties égales, de chaux éteinte en poudre sèche