Annales des Mines (1840, série 3, volume 17)
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EXTRAITS.
SUBSTANCES DIINERALES.
A Description. Tête à trois boucles , cheval à tête humaine, fantastique, avec une roue audessous.
Le poids varie de 4 à 5 grammes. La médaille que j'ai examinée était de couleur grise, d'une fragilité extrême. Le plus léger effort suffisait pour la rompre ; par la trituration dans un mortier d'agate elle se réduisait en une poudre fine. Chauffée surie charbon au chalumeau elle don-
nait d'abondantes fumées d'acide chlorhydrique. La poudre traitée par l'ammoniaque caustique donnait une liqueur qui contenait du chlorure d'argent et du chlorure de cuivre. La portion in-
solille dans l'alcali, reprise ensuite par l'acide
nitrique, laissait un résidu d'oxyde d'étain. Cette médaille, passée à la coupelle, donna un titre de 701 millièmes. On ne peut rien conclure de ce titre, car il est évident que la pièce, minéralisée par le chlore, a été par cela même soumise à un véritable affinage. En effet, un fragment de médaille semblable, passé à la coupelle, donna un titre de 324 millièmes. Il ne fut pas possible de déterminer la proportion des autres métaux , vu la petite quantité .de matière disponible. B. Description. Cheval fantastique, àhuitpieds, avec un cavalier. Sa composition a été établie de la manière suivante Argent Etain. Cuivre
330 166 504,
1,000
645
Toutes ces médailles contiennent une petite
quantité d'or qui n'a été déterminée que pour deux d'entre elles, et ce peu d'or suffit cependant pour colorer l'oxyde d'étain en pourpre lorsqu'on les traite par l'acide nitrique. J'y ai constamment trouvé des traces de plomb ; mais comme elles n'ont jamais dépassé quelques millièmes , j'ai
négligé d'en tenir compte. Le fer y est aussi en très-petite quantité. Ces deux métaux sont bien certainement accidentels.
Malgré ces recherches il est difficile de se faire une idée exacte du titre de ces pièces lors de leur émission. Les anciens n'avaient pas de moyens qui leur permissent de bien l'établir : aussi voyonsnous de grandes différences dans la composition des médailles de Bédée. D'ailleurs ces monnaies, enfoncées dans le sol pendant des milliers d'années,
y ont éprouvé parfois des altérations profondes, dues le plus fréquemment au soufre, quelquefois au chlore , et, dans un cas, j'y ai trouvé ces deux agents réunis.
Ce que ces alliages offrent de plus remarquable, c'est la présence de l'étain dont il n'est peutêtre pas sans intérêt de se rendre compte. Il est possible que dans ces temps reculés l'étain fût encore un métal précieux, de luxe ; sa présence dans les monnaies celtiques se trouverait ainsi expliquée d'une manière rationnelle. Je vais essayer de grouper quelques faits pour tacher d'éclairer cette question.
La prise de Troie eut lieu douze cents ans, et la ruine de Cartilage cent quarante-six ans avant l'ère chrétienne. Or l'étain fut remarqué la première fois au siége de Troie ; on le vit employé comme ornement sur les boucliers d'Achille et