Annales des Mines (1840, série 3, volume 18)
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TERRAIN STRATIFIÉ
DES CORDILLIÈRES.
sont abandonnées à cause du peu d'or que donnait le minerai, et de l'énormité des frais d'exploitation. On sait que les autres mines d'or du Chili se trouvent dans les granites de la côte. Enfin, dans cette grande variété de filons, on distingue presque toutes les variétés de roches qu'on retrouve en masses et montagnes non stratifiées, situées entre les granites de l'intérieur et ceux de la côte : des porphyres verts, des porphyres amphiboliques , des roches compactes
gypse qu'on exploite pour les besoins du pays, dans une mine située à une lieue de distance au ,nord de Puclaro. Ayant laissé ce terrain près de Rivadavia, recouvert par les porphyres, et plon-
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euritiques , se divisant tantôt en boules, tantôt en tables et rhomboèdres, et beaucoup d'autres roches dont l'examen demanderait un long tra-
vail, concourent à former ces filons. On y trouve jusqu'à des roches amygdaloïdes qui correspondent avec certains amygdaloïdes des terrains porphyriques: c'est ce que l'on voit dans un filon qu'on rencontre près de Monte Grande (dans la montagne qui sépare le Rio Cuchiguay du Rio Monte Gran-
de ). Le filon qui n'a qu'un mètre de largeur se compose de deux parties dont une consiste en im feldspath rose compacte, à grains de quartz vitreux,
et l'autre est noirâtre, amygdaloïde, à noyaux concentriques , ressemblant aux amygdaloïdes qu'on trouve près de Marqueza , à peu près à moitié de distance de ce point à la côte. Il me reste à dire qu'en retournant à Coquimbo par la même vallée d'Elqui, et examinant de nouveau les roches qui se montrent aux escarpements de deux côtés de la vallée, au premier rétrécisse-
ment que forme cette vallée entre Marqueza et el Ta mbo , je crois avoir reconnu la présence du même terrain de stratification près de Puclaro. Ici ce terrain ne contient que des roches compactes, schistoïdes , produisant une légère effervescence avec les acides, et renfermant quelques assises de
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geant à l'ouest, on le voit ici reparaître de dessous les mêmes porphyres et plongeant à l'est. Il coupe la vallée transversalement, dans une direction
qui correspond à celle des couches que nous avons décrites. La vallée est très-étroite, profonde, lesstrates qui se dessinent sur les escarpements des
deux côtés se correspondent parfaitement bien, et par conséquent la vallée doit son origine à une fente opérée transversalement à la direction du terrain. En descendant la vallée, on voit bientôt les mêmes couches prendre une position horizontale, et puis replonger à l'ouest, c'est-à-dire dans le sens d'inclinaison contraire à celui dans lequel on les a vues sortir au jour près de Puclaro.
On a remarqué que ce terrain, avant même qu'il se cache de nouveau sous les porphyres, offre des dislocations notables , des failles et déchirements (comme on le voit près de Agnaypanguy), et se trouve traversé par de nombreux filons porphyri-
ques. Enfin, il perd entièrement son caractère de stratification et passe aux porphyres; en même temps les escarpements disparaissent, la vallée s'élargit et on ne voit plus aucun vestige de stratification depuislVlarqueza jusqu'à la mer, dans une éten-
due de terrain de plus de neuf lieues (1). (1) Je suis porté à croire que c'est à ce second groupe de roches porphyriques et à leur passage aux diorites que
doit se rapporter le gisement des principales mines de cuivre du Chili (mines de la Iguera , de Villador, de Tainbillos, de Tamaya, etc.), celui des mines d'or appartenant aux roches granitoïdes.