Annales des Mines (1840, série 3, volume 18)
Page : Image 67
Révision de 31 déc. 2014 14:41:12, edited by Anonymes
132
GROUPE MONTAGNEUX
DE LA ROCCAMONFINA.
tié seulement du cratère ( celle tournée à l'ouest) est conservée, l'autre moitié opposée a été abattue de la même manière que dans la Somma. Les travaux géodésiques exécutés par nos officiers topographes dans cette région font voir que l'arête
mission de vous en parler un peu en détail. Ce cône, appelé monte de Santa-Croce, mé-
rite d'être considéré sous les trois rapports : i° de sa composition, de sa forme, 3° de sa position. I° Pour ce qui regarde sa composition, on peut l'exprimer en peu de mots, en disant que toute la
della Cortinella forme un demi-cercle parfait,
dont le rayon a la longueur d'un mille et un -
montagne est faite d'un massif de traehyte mi caeé ; mais cette énonciation générale mérite
quart mesure napolitaines), c'est-à-dire que le cratère formait primitivement un cirque parfait, dont le diamètre avait deux milles et demi, et la circonférence sept milles et demi à peu près. C'était donc un des cratères les plus vastes de notre pays et peut-être de toute l'Italie. L'escarpement que présente l'arête 'demi-circulaire s'abaisse avec beaucoup de rapidité, mais il n'arrive pas à la verticalité des parois intérieures de la Somma. Partout il est encombré de végétation et de bois, qui empêchent de voir la ma-
d'être développée. D'abord le trachyte se présente' avec des caractères particuliers : il est un peu terreux, mais solide et d'une couleur grisâtre et rougeâtre; il est parsemé de petites lames d'albite tout à fait décomposée, laquelle y forme comme de petites taches blanches; et on y trouve un très-
grand nombre de paillettes de mica de couleur bronzée. Ces .caractères rappellent tout à fait les trachytes les plus anciens, ceux qui se lient aux terrains porphyriques, de même qu'ils s'éloignent des caractères des trachytes laviques. J'insiste sur cette différence, différence parce que j'ai observé, au moins en Italie, que trachytes plutoniques diffèrent beaucoup dans leurs caractères physiques et dans leur facies des trachytes volcaniques et je voudrais qu'on désignât ces deux roches avec des noms différents, pour la même raison qu'on distingue les trachytes des porphyres argileux avec lesquels ils ont souvent la plus grande analogie.
nière dont s'y dessinent les roches leucitiques de la pente extérieure du grand cône. Mais là où ces roches affleurent, elles se pré,'sentent sous la forme d'amas ou de bancs comme dans les pentes extérieures,. 11 est inutile de dire qu'elles sont toutes leucitiques. Le cône intérieur, cette montagne qui, en forme
de dôme, s'élève au milieu du cratère, est la partie du volcan qui mérite le plus d'attention de la part du géologue, et je puis dire que c'est lui qui, dans la question des cratères de soulèvement, m'a obligé de retourner sur mes pas et de modifier mes idées. Pour cela je vous demande la per(1) Le mille napolitain est 1/60 de degré.
133
Le mica, que cette roche renferme en grande
abondance, est aussi une circonstance digne d'être considérée. Cette substance ne se trouve dans les f
laves de nos volcans qu'accidentellement, et jamais elle n'y forme une partie essentielle comme dans le trachyte dont je viens de vous parler. Par tout ce qui précède, on voit facilement que la