Annales des Mines (1840, série 3, volume 18)
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e.
ANALYSE D'UN MINERAI
DE COBALT.
d'une couleur de chair; on y trouve aussi de la chaux carbonatée magnésifère, et de la chaux carbonatée ferrifère, niais en petite quantité. Les minéraux métalliques contenus clans ces filons sont très-nombreux ; ce sont principalement le cobalt arsenical compacte ou cristallisé, l'argent natif, sulfuré ou antimonial , le cuivre, gris, le bismuth natif ou sulfuré, l'arsenic natif et l'arsenic sulfuré, le nickel arsenical , l'urane oxydé. Ces filons ont donné naissance à l'exploitation de plusieurs mines d'argent et de cobalt. La mine de la Sophie était la plus riche il y a trente ans, maintenant elle donne des produits moins abon-
tout le soufre qu'il contient se dégage à l'état d'hydrogène sulfuré ; le plomb, le bismuth , le
dants.
Le minerai que l'on a soumis à l'analyse pro-
vient de cette mine. Il est composé de cobalt arsenical compacte, presque terreux, disséminé dans une gangue de sulfate de baryte très-lamelleux et fortement coloré en rouge par de l'oxyde de fer.
Cette gangue présente en quelques points une masse de petits grains noirs ayant un éclat résineux; c'est du protoxyde d'urane. Ailleurs, on voit de petites lamelles de bismuth natif, trèséclatantes, d'un blanc jaunâtre, tendres et se laissant couper. On y aperçoit aussi, niais seulement en quelques points , des parties fortement irisées et ressemblant au cuivre panaché. De la galène se trouve encore disséminée dans ce minerai, mais de telle sorte qu'il n'est pas facile de reconnaître sa présence autrement que par l'analyse. Enfin la gangue présente encore une partie argileuse, mais en fort petite quantité. Lorsqu'on traite ce minerai par l'acide muriatique concentré, à l'aide d'une longue ébullition,
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cuivre, l'oxyde de fer et l'oxyde d'urane se dissolvent complétement.
Le résidu est formé du cobalt arsenical et de la gangue composée du sulfate de baryte et de la partie argileuse. En attaquant ce résidu par l'eau régale, il ne se forme pas la moindre trace d'acide sulfurique; mais outre le cobalt et l'arsenic il se dissout du fer qui existe donc à l'état de. combinaison dans l'arséniure de cobalt. Voici la marche qu'on a suivie dans l'analyse de ce minerai : on l'a fait bouillir pendant longtemps avec de l'acide hydrochlorique concentré, puis on a étendu d'eau et filtré. Le résidu a été attaqué par l'eau régale, la gangue est restée ; on l'a analysée en la fondant avec du carbonate de soude. Dissolution dans l'acide hydrochloriqué. On y a fait passer un courant d'hydrogène sulfuré pour séparer le plomb, le bismuth et le cuivre. Le précipité a été redissous dans l'eau régale, on y a ajouté quelques gouttes d'acide sulfurique, et l'on a évaporé jusqu'à ce que cet acide commen-
çât à se dégager en vapeurs; alors on a étendu d'un peu d'eau et filtré. On a lavé le résidu de sulfate de plomb avec de l'eau contenant un peu d'acide sulfurique. Le sulfate a été calciné dans un creuset de porcelaine.
Pour précipiter le bismuth de la liqueur acide séparée du sulfate de plomb, on y a versé un excès de carbonate d'ammoniaque, et on a laissé digérer à une très-douce chaleur pendant un jour entier .