Annales des Mines (1840, série 3, volume 18)
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PERFECTIONNEMENTS DES PROCÉDÉS 414 Quant au bois torréfié par la méthode ardennaise, ce combustible a contre lui d'exiger des appareils coûteux à établir et surtout à entretenir, tellement que l'on peut porter à i fr. 5o c. au moins par stère
de bois vert les frais de torréfaction, tous accessoires compris. Le procédé ardennais a , en outre, l'inconvénient bien grave de donner un combustible d'un pouvoir calorifique variable, à cause de l'état de torréfaction plus ou moins avancé où se trouve le bois, selon la position qu'il occupe
dans les caisses qui le renferment. D'ailleurs, rable au bois vert pour les hauts-fourneaux qui sont dans une position à être alimentés uniquement avec l'un ou l'autre de ces deux combustibles, et cela parce que le bois desséché a, dans toutes les parties d'une même essence, un pouvoir calorifique constant, tandis qu'il est difficile que le bois vert, lors même qu'il a été placé sous des hangars, soit également sec en tous points, et on peut craindre que la dose variable d'humidité qu'il renferme n'occasionne, dans la marche du fourneau, des dérangements qui donnent aux fontes produites la qualité variable qui, à Audincourt,
a fait renoncer à l'emploi du bois vert. Cet inconvénient n'existe plus, quand on porte, avec le bois vert, du charbon ou du coke dont le pouvoir calorifique plus élevé s'oppose à ce que la température s'abaisse au-dessous du degré convenable pour une bonne allure. Le coke surtout est d'un emploi très-avantageux, en ce qu'il brûle principalement dans la partie inférieure de l'ouvrage, quand le charbon provenant du bois est presque entièrement consumé, par suite de sa faible densité.due à la prompte carbonisation du bois ; malheureusement, le coke nuit à la qualité des fontes, à cause du soufre qu'il contient toujours, et on ne saurait en faire usage pour la fabrication des fontes fines. Dans les usines de Magny, de la Romaine et d'Estravaux, que fait valoir M. Gauthier, , les hautsfourneaux ont roulé à plusieurs reprises en consommant, par 1.000 kilogrammes de fonte de deuxième qualité 10 mètres cubes de bois desséché qui pesaient 2.700 kilogrammes environ, avec 350 kilogrammes de coke.
DE FABRICATION DU FER.
415 d'après ce que nous savons des essais faits avec ce
combustible, l'économie dans la consommation, produite par son emploi, a été loin d'atteindre le chiffre de 5o p. ioo que donnent les roulements au bois desséché, comparés à ceux des feux d'affinerie soufflés à l'air froid.
La substitution totale ou partielle du bois au charbon dans les feux d'affinerie, abaissera nota-
blement les prix de revient de leurs produits et maintiendra sur nos marchés, les fers obtenus avec le combustible végétal, en présence des fers à
la houille, dont la qualité inférieure est compensée par le bas prix auquel on peut les vendre. Autrement, les fers au bois ne pourront soutenir la
concurrence des fers à la houille, et, quoique précieux dans une foule de circonstances, leur emploi se restreindra bientôt aux usages en petit nombre pour lesquels ils sont indispensables. Il est donc de toute nécessité, pour l'avenir de cette importante fabrication , que le bois en nature soit consommé dans les feux d'affinerie; et si en même temps, on substitue totalement ce combustible au charbon dans les hauts- fourneaux, ce qui di-
minuera de plus d'un tiers leur consommation actuelle, ou si du moins on en porte une forte proportion avec le charbon, l'industrie des fers au bois n'aura nullement à redouter celle des fers à la houille. Par l'adoption générale du bois en nature dans les hauts-fourneaux et dans les feux de forges aujourd'hui existants, la consommation du combustible végétal y deviendra moindre, et ses prix, qui sont beaucoup trop élevés, baisseront nécessairement. Alors, de nouvelles usines pourront
être établies pour utiliser les produits forestiers devenus disponibles, et il en résultera un accrois-