Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1840, série 3, volume 18)

450 BASALTE AVEC BOIS smicirtÉ ET BITUMINEUX

pour résidu des fragments de lignite excessivement tendre. Examinés au microscope , ils présen-

taient la même structure que les grandes pièces mentionnées ci-dessus. Dans le basalte qui m'est parvenu, j'ai même trouvé des traces de ce bois à côté du péridot granuliforme, du fer oxydé carbonaté et de la stéatite. Il est probable qu'ici le basalte se sera fait jour à travers une couche de lignite située sur la grauwaclie , et que dans son

soulèvement il en aura emporté des parties. On s'expliquera aisément pourquoi le lignite n'a pas éprouvé de combustion complète, en tenant compte

de la rapidité avec laquelle il a été enfermé, et du vide produit 'par la haute température. J'aurais beaucoup de plaisir à voir cette opinion confirmée par d'exactes recherches géologiques, que l'on ferait dans cette contrée intéressante (t). » Les belles pièces du bois silicifié qui m'ont été envoyées ne purent être que bien difficilement travaillées en lames minces et transparentes. La cause doit en être attribuée à ce que ce bois ne renferme pas de substance organique, ou que, tout au plus, il n'en contient que quelques traces ; il est en outre très-cassant, parce qu'il est privé d'eau

(hydrate de silice). La substance organique ou la fibre végétale peut, d'après mes expériences, avoir été éloignée après la pétrification ou par voie

humide, ou par voie sèche. Il y a beaucoup

d'exemples qui prouvent qu'autrefois elle l'a été (1) Il m'a été bien agréable de lire ces conjectures qui répondent aux miennes, dont je parlerai plus bas. M. le

professeur GiiPPERT les a faites d'après l'examen des pièces

qu'on lui avait envoyées, sans qu'on lui dut communiqué les moindres détails à ce sujet ; il ne savait même rien relativement au gisement du bois.

DU II0IIEB-SEELBAGIIS-KOPF (PAYS DE SIEGEN). 451

fréquemment de la première manière, entre autres les xylopales de la Hongrie mentionnées plus

haut, qui, comme toutes les opales, contiennent beaucoup d'eau à l'état d'hydrate de silice, mais ne renferment des fibres végétales tout au plus que dans les étroites cellules du tissu ligneux des couches annuelles. » Dans le cas qui nous occupe, il est très-vraisemblable que cette opération a eu lieu par voie sèche. En effet, dans le bois silicifié dont il s'agit, on n'a pu trouver ni de l'hydrate de silice, ni

quelque substance organique, ou du moins il ne

s'en est montré que quelques vestiges » De plus, on a trouvé dans les tranchées de recherche et dans le conglomérat basaltique quelques blocs assez grands d'une roche siliceuse, dont la couleur est grise avec des nuances de blanc et de jaune. C'est un grès quartzeux à petits grains, qui offre tant d'homogénéité dans sa masse, qu'avant de l'avoir examiné à la loupe, on serait tenté de le prendre pour une cornéenne à cassure écailleuse. Cette roche, à en juger par son extérieur et par (1) Je ne suis pas porté à admettre que les bois pétrifiés soient aussi complétement privés d'eau. Il fuit, à la vérité, faire une distinction entre les variétés tout à fait quartzeuses et celles qui sont moins dures. M. BRANDES a trouvé encore

6,125 p. 0/0 d'eau dans le bois silicifié crObercassel, qui affecte une structure toute fibreuse, et a des variétés qui offrent la plus grande analogie avec celles du Hoher-Seelbachs-Kopf (voy. NOGGERATII'S Gebirge in Rheinland-

Westphalen, tome I, page 350). Cette quantité, il est

vrai, ne s'accorde pas avec celle que l'on trouve dans les masses d'opale bien caractérisées. Il semble aussi que l'éloignement des fibres végétales du bois du Hoher-Seelbacks-

Kopf coïncide avec leur pétrification qui, selon toute vraisemblance, n'a eu lieu que par voie humide.