Annales des Mines (1840, série 3, volume 18)
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SUPPLÉMENT AU TRAITÉ 576 résistances que l'air éprouve, dans le reste du parcours où il n'est pas divisé. Ce serait bien autre chose, si les tailles avaient
des longueurs plus inégales, si, au lieu de deux tailles, il y en avait sept ou huit d'inégales longueurs. Je ne crois pas utile d'insister davantage sur ce point, et je me résume en disant : 10 qu'en effet
les portes régulatrices sont des obstacles qui, toutes choses égales d'ailleurs, diminuent le volume d'air total qui circule dans la mine; 20 que
ces portes, en effet, toutes choses égales d'ailleurs, ne feraient pas passer plus d'air sur les tailles plus
longues, si l'on négligeait lesiésistances que l'air éprouve dans le parcours des puits et galeries,
avant la division et après la réunion de toutes
les branches partielles; 3° j'ajoute que néanmoins, même dans ce dernier cas, les portes régulatrices
seraient encore utiles, parce qu'elles limitent la quantité d'air, qui irait inutilement passer sur les tailles les plus courtes, et gêner peut-être les ou-
vriers qui y travaillent ; qu'en limitant cette
quantité d'air, elles diminuent, dans la même proportion, la dépense de force motrice nécessaire pour l'aérage ( soit la dépense de combustible, si c'est un foyer, soit celle de travail moteur, si c'est une machine ), dépense dont M. Gonot ne tient aucun compte; 4° je dis en outre qu'il n'est pas permis de négliger, en général, les résistances au mouvement, dans les puits et dans les voies générales, qui aboutissent aux tailles, pour y conduire, on pour ramener le courant d'air, et qu'alors les portes régulatrices font réellement arriver une plus grande quantité d'air, aux tailles les plus éloignées, et deviennent, dans la plupart des circou-
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DE L'AÉRAGE DES MIRES.
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stances de la pratique, tout à fait indispensables. Si l'on me répond qu'il n'y a qu'à faire les tailles d'égale longueur, je conviendrai volontiers qu'il vaudrait mieux que cela fût ainsi, mais j'ajouterai que la plupart du temps cela n'est pas possible, et qu'en fait d'arts industriels , les spéculations purement théoriques ne sont point à leur place. § V. Sur les moyens de déterminer les courants d'air ventilateurs dans les mines. Plusieurs moyens nouveaux sont proposés, dans les mémoires dont l'Académie de Bruxelles a publié le recueil. M. Gonot proscrit entièrement les foyers d'aérage, comme dangereux dans les mines à grisou, même dans le cas où ils sont alimentés par un filet d'air pur venant de la surface, comme dans les mines du département du Nord. Cet arrêt me paraît trop absolu : la commission de l'Académie de Bruxelles en a jugé de même. Je renvoie aux détails circonstanciés , contenus dans mon mémoire sur l'aérage, et à la lecture du travail de M. Gonot pour apprécier les motifs de ces opinions diverses. M. Gonot propose de remplacer les foyers d'aé-
rage par un jet de vapeur d'eau, fait arriver au fond du puits de sortie de l'air, à une profondeur de 200 mètres, par exemple, au moyen d'un tuyau de 0in,20 de diamètre environ, établi dans un angle du puits, et venant déboucher à peu près. au pied de ce puits, par son extrémité inférieure,, recourbée verticalement de manière à donner au jet de vapeur, comme au courant d'air, une direction ascendante. La vapeur serait prise dans des chaudières particulières, ou même ce serait celle Tome XVIII, 184o. 39